Politique

Nigeria : des attaques de kamikazes dans un camp de déplacés font trois morts

Cinq attaques suicide coordonnées ont frappé mercredi matin un camp de déplacés à la périphérie de Maiduguri, capitale de l’État du Borno, dans le nord-est du Nigeria. Pour l’heure, les responsables des services d’urgence locaux recensent trois morts et une vingtaine de blessés.

Par
Mis à jour le 22 mars 2017 à 10:57

Attaque de Boko Haram dans le village de Dalori, près de Maiduguri (nord-est), Nigeria, le 3 janvier 2016. © Jossy Ola/AP/SIPA

« Cinq kamikazes en tout, tous des hommes adultes, étaient impliqués dans ces incidents et ont tué trois personnes », a indiqué à l’AFP Ibrahim Abdulkadir, le porte-parole régional de l’Agence nationale de gestion des urgences (Nema), ce mercredi 22 mars.

« Une vingtaine de blessés ont été conduits à l’hôpital de Maiduguri, à quelques kilomètres du camp », a-t-il ajouté.

Cinq explosions

La première explosion a eu lieu dans un bâtiment informel abritant près de 200 déplacés, où trois kamikazes se sont introduits avant de déclencher leur ceinture explosive, tuant deux personnes.

Les attaques suivantes se sont déroulées dans le camp de déplacés voisin de Muna, qui accueille des dizaines de milliers de résidents de la région.

« Les assaillants ont frappé à l’aube, vers 4h30, et ont provoqué des incendies de tentes », a confirmé à l’AFP Tijjani Lumani, le coordinateur de ce camp déjà ciblé par des attentats-suicides coordonnés mi-février.

800 000 réfugiés à Maiduguri

Des organisations humanitaires ont dénoncé la semaine dernière une forte dégradation des conditions de vie dans le camp de Muna, notamment un grave manque d’approvisionnement d’eau.

Selon les Nations Unies, près de 800 000 personnes ont trouvé refuge à Maiduguri, fuyant le conflit opposant l’armée nigériane aux combattants islamistes de Boko Haram.

Depuis 2009, le conflit a fait plus de 20 000 morts et 2,6 millions de déplacés. Sur les pourtours du lac Tchad, 7,1 millions de personnes sont en « grave insécurité alimentaire » d’après l’ONU.