« Pour l’Europe, la fin justifie tous les moyens », affirme Amnesty, qui dénonçait sur son site français ce lundi 06 mars une Commission « obsédée par l’efficacité des renvois de migrants » et qui « pousse les États à commettre le pire ».
Une « position hypocrite »
Le 2 mars, la Commission européenne a brandi la menace de sanctions à l’encontre des États membres refusant d’accueillir des réfugiés, tout en présentant un « plan d’action » pour renvoyer de manière plus systématique les migrants irréguliers vers leurs pays d’origine.
Une « position hypocrite de la Commission » à l’égard des migrants, juge l’ONG, pour qui les récents appels des commissaires européens à prendre des distances « avec la politique migratoire honteuse de Donald Trump » sonnent désormais « bien creux ».
Un « catalogue du pire »
Parmi les propositions énoncées par Bruxelles, et épinglées par Amnesty, on retrouve la volonté de raccourcir les « délais de recours » contre les décisions de retours. Pour les députés européens, ces décisions ne doivent plus « comporter de date d’expiration » . L’ONG évoque aussi le placement en rétention des personnes auxquelles une décision de retour a été signifiée, dès lors qu’elles présentent un « risque de fuite » ou bien l’autorisation de rétentions d’au moins six mois.
Un « catalogue du pire » pour Amnesty, et pour lequel la Commission européenne prévoit un budget de près de 200 millions d’euros. L’ONG estime que pour l’UE, « le renvoi prime sur toutes autres considérations […], y compris les droits humains ».
Aussi appelle-t-elle les élus européens à réviser « de toute urgence » ces pratiques qui ne donnent aux personnes en situation irrégulière « aucune autre perspective que des contraintes, des droits malmenés et le risque d’être renvoyées illégalement ».