Lutte antiterroriste : les pays du G5 Sahel s’acheminent vers la création d’une force commune

« En première ligne contre le terrorisme », les pays du G5 Sahel ont annoncé lundi vouloir réaliser leur projet de force commune destinée à combattre les groupes jihadistes, qui utilisent notamment le Mali comme « base de repli ».

Des soldats maliens, près de Mopti (archives). © François Rihouay/AP/SIPA

Des soldats maliens, près de Mopti (archives). © François Rihouay/AP/SIPA

Publié le 7 février 2017 Lecture : 2 minutes.

Ce sommet, qui regroupait à Bamako cinq chefs d’État (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad), intervient moins de trois semaines après l’attentat-suicide du 18 janvier, qui a fait près de 80 morts à Gao, la principale ville du nord du Mali. Une attaque revendiquée par le groupe Al-Mourabitoune du jihadiste algérien Mokhtar Belmokhtar, dit « le borgne », rallié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

« Nous avons décidé de rendre effective la création d’une force G5 pour lutter contre le terrorisme », a déclaré le président du Niger, Mahamadou Issoufou, lors de la conférence de presse finale du sommet, auquel participait aussi le dirigeant guinéen Alpha Condé, président en exercice de l’Union africaine (UA). « Nous allons demander une résolution des Nations unies et du Conseil de sécurité pour appuyer la création de cette force », a ajouté Mahamadou Issoufou.

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« En première ligne »

La décision de création de cette « force conjointe du G5 Sahel » dont ni les effectifs, ni le commandement, ni le mode de fonctionnement n’ont été précisés, remonte au sommet de l’organisation le 20 novembre 2015 à N’Djamena, la capitale tchadienne, selon le communiqué final.

La force de sécurisation du Liptako-Gourma – zone à cheval sur le Niger, le Burkina Faso et le Mali et dont les trois pays ont décidé de la création le 24 janvier à Niamey – « est une composante » de la future force conjointe, selon le texte.

« Ce que nous voulons, c’est que les pays européens nous donnent les moyens. Nous allons nous-mêmes être en première ligne dans la lutte contre le terrorisme dans l’espace G5. Comme ça, ils vont faire l’économie des vies de leurs soldats », a expliqué le président tchadien Idriss Déby Itno.

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Une mission coûteuse en vies humaines

Une déclaration qui semble être une allusion à la force française Barkhane déployée dans la région et aux effectifs européens de la force de l’ONU au Mali (Minusma). Avec plus de 70 Casques bleus tués, la Minusma est la mission de maintien de la paix la plus coûteuse en vies humaines depuis la Somalie en 1993-1995.

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Selon un document de travail interne à la rencontre consulté par l’AFP, « le nord du Mali est une base de repli des terroristes. C’est également un lieu de départ des attaques contre d’autres pays ». De fait, des pans entiers du territoire échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré l’intervention militaire internationale lancée en 2013 par la France.

« Le Sahel de la Défense »

Interrogé sur ce constat, un responsable malien a reconnu les « difficultés » rencontrées par son pays. « Mais les terroristes quittent d’autres pays pour venir au Mali. Donc c’est main dans la main que nous devons travailler », a-t-il affirmé sous couvert d’anonymat.

Soulignant au début de la réunion la récente « multiplication des attaques terroristes dans le Sahel », le président tchadien a estimé que « la menace (…) prend de nouvelles proportions. Si nous n’agissons pas vite, notre espace deviendra durablement un espace terroriste ».

« Face à la montée de l’extrémisme, il faut la mutualisation des efforts pour relever les défis. Nous devons aller plus loin pour réaliser le Sahel de la Défense », a déclaré le chef de l’État malien Ibrahim Boubacar Keïta, auquel Idriss Déby Itno a cédé la présidence du G5 Sahel.

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