« On ne connaît pas le bilan de cette attaque. Mais ces hommes sans foi ni loi ont indubitablement fait des victimes parmi les civils », a affirmé le député, qui évoque la fuite d’une cinquantaine de personnes vers la base de la Mission des Nations unies pour la Centrafrique (Minusca).
Au moins cinquante civils tués
« Les hommes de Sidicki ont pillé des maisons de commerce, notamment des magasins et kiosques. Ils ont également emporté une importante somme (prise) à l’Église catholique de Bocaranga, promettant de revenir », a poursuivi le député.
Comme lors d’autres attaques dans le passé, il a déploré la passivité de la Minusca (12 000 hommes au total). « Pour le moment, la situation est sous contrôle de la force », a répondu un porte-parole de la Minusca, Vladimir Monteiro, qui a confirmé l’attaque.
Selon un autre député, Eusèbe Ngaïssé, « des éléments 3R se livrent aussi à des exécutions sommaires. Ce nouveau groupe armé, qui prétend défendre l’importante minorité peule du pays, a tué « au moins » 50 civils depuis sa création fin 2015, selon un décompte de l’ONG Human Rights Watch (HRW).
L’attaque de Bocaranga survient au lendemain d’un échange de tirs entre groupes armés anti-Balaka et ex-Séléka, dans la région de Ngakobo (centre-est). L’incident, qui a fait un mort et au moins trois blessés, a été déclenché par le meurtre d’un Peul par des hommes armés qui seraient des anti-Balaka. L’activité était paralysée jeudi dans la localité.
Une situation toujours instable
La Centrafrique peine à se relever du conflit provoqué en 2013 par le renversement de l’ex-président François Bozizé par des groupes armés Séléka prétendant défendre la minorité des 20% de musulmans parmi 4,5 millions de Centrafricains. La contre-offensive des anti-Balaka, majoritairement chrétiens, a provoqué des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés.
L’intervention de la France et des Nations unies a permis la fin des massacres de masse, l’élection d’un nouveau président et le retour d’un calme relatif dans la capitale Bangui.