Fils d’un avocat nigérian, il exerce ce métier durant quelques années avant de se rendre à l’évidence : il est en réalité un couturier-né. Originaire de Lagos, Duro Olowu rappelle volontiers qu’il est "un créateur anglais avec un héritage nigério-jamaïcain, travaillant et vivant entre Londres et New York".
Lancée en 2004, sa première collection met Londres à ses pieds. Il impressionne les personnes clés comme Sally Singer, de Vogue US, ou Julie Gilhart, consultante mode pour le magasin de luxe new-yorkais Barneys, et devient en 2005 le nouveau "designer de l’année" selon le British Fashion Council.
De son savoir-faire unique naissent des pièces alliant imprimés africains et tissus vintage, comme sa dernière collection inspirée par les films noirs japonais et la ville de Saint-Louis, au Sénégal. Très colorés, ses modèles sont portés par Uma Thurman, Linda Evangelista, Solange Knowles et par la première dame des États-Unis, Michelle Obama, qui n’a pas hésité à en faire la publicité sur le plateau d’Oprah Winfrey, en 2011.
Ses robes peuvent valoir plus de 2 000 EUR. Honnête, il avoue : "J’adore la mode, mais ce n’est pas toute ma vie." Marié à Thelma Golden, directrice du Studio Museum de Harlem, le couple fréquente les cercles artistiques et les salles d’exposition, où il peut admirer les oeuvres de ses artistes favoris : Picasso, Matisse, les surréalistes et Cindy Sherman.
Il a d’ailleurs été commissaire d’exposition à deux reprises, notamment cet été à New York lors du Salon 94 dans le quartier de Bowery. "Pendant longtemps, il y avait une relation entre art et mode, et une appréciation de la beauté et de l’intégrité qui ont disparu parce que nous vivons dans un monde commercial", dit-il.
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