Annoncé troisième à l’issue du scrutin à venir, Slim Riahi, 42 ans, est l’un des candidats les plus controversés dans la course à la présidentielle. Malgré les critiques des élites, il a réalisé une belle percée et imposé son parti, l’Union patriotique libre (UPL), en transformant en succès son échec à la Constituante de 2011. Avec 16 sièges à l’Assemblée, l’UPL, plus connue pour la personnalité de son fondateur que pour son programme libéral, s’impose comme la formation qui compte derrière Nidaa Tounes et Ennahdha.
Courtisé dans la perspective d’alliances pour le deuxième tour, Slim Riahi ne se prononce pas mais continue de mener campagne, bien décidé à tenter sa chance jusqu’au bout. Menacé de mort, il a été contraint de diminuer ses apparitions publiques au moment où ses interventions devenaient plus désobligeantes à l’égard de ses concurrents que cohérentes en matière de programme politique.
Nombreux également sont ceux qui craignent que les origines troubles de la fortune de ce self-made-man revendiqué ne lui causent des ennuis. Proche des enfants Kadhafi, ce fils d’un avocat réfugié en Libye préfère se comparer à Berlusconi. Comme le milliardaire italien, il a lui aussi investi dans les médias et le football. En moins de trois ans, il a tenté de s’octroyer 20 % du groupe de presse Dar Assabah, racheté la fréquence de la chaîne Ettounsia et pris la présidence du Club africain, équipe emblématique de Tunis.
Il a d’ailleurs mis à profit les réseaux du club pour s’attirer les suffrages des jeunes, sensibles à ses signes de réussite sociale. Ses détracteurs, eux, l’accusent de polluer le processus électoral en distribuant de l’argent – et n’osent même pas l’imaginer au second tour face à Béji Caïd Essebsi.
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