Le budget national proposé par le chef de l’État s’élève à 7 000 milliards de Nairas (23 milliards de dollars), soit 20% de plus que le budget 2016, qui était déjà un record pour le pays.
Récession
Cette somme doit permettre au Nigeria de sortir de la récession aussi vite que possible, en investissant en priorité dans les secteurs de l’énergie, de l’agriculture et des services.
Le géant d’Afrique de l’Ouest, qui dépend presque entièrement du pétrole, a souffert cette année de la chute du prix du baril et d’une baisse de la production. Son économie est par ailleurs étouffée par une sévère pénurie de devises étrangères, qui gèle importations et investissements étrangers.
Selon les prévisions du Fonds Monétaire International, le pays a vu sa croissance se rétracter de 1,7% en 2016.
Les Nigérians mis « à rude épreuve »
« Nous continuons à faire face à la situation économique la plus difficile dans l’histoire de notre nation. […] La patience et la résilience des Nigérians sont mises à rude épreuve », a reconnu Muhammadu Buhari devant l’Assemblée Nationale à Abuja.
Avant d’ajouter, se voulant rassurant : « Je reste convaincu que c’est aussi une période de grandes opportunités. »
Les prévisions faites par le chef de l’État pour élaborer son budget sont particulièrement optimistes, appuyées sur une estimation de la production à 2,2 millions de barils par jour (contre 1,9 actuellement) et sur un naira plus fort que les taux actuels, à 305 nairas par rapport au dollar (contre 315 aujourd’hui) alors que les économistes appellent à une nouvelle dévaluation.
Doute des analystes
Le budget de l’année 2016 n’a pas été honoré, et le gouvernement a annoncé en octobre dernier que seulement la moitié des sommes prévues pour les différents ministères avait été distribuée.
L’année 2017 pourrait faire face aux mêmes problèmes, selon la société d’analyse financière BMI Research. « Nous ne nous attendons pas à ce que le niveau des dépenses de l’État atteigne le budget proposé », écrit-elle dans une note, pointant l’inaction du gouvernement.
Dans son discours d’introduction, Bukola Saraki, le président du Sénat, a voulu répondre aux critiques, affirmant que « le peuple du Nigeria nous pardonnera si nous faisons des erreurs. Il ne nous pardonnera pas, si nous ne faisons rien ».