Ziad Takieddine a été mis en examen pour « complicité de corruption, complicité de trafic d’influence actif et passif et pour complicité de détournements de fonds publics en Libye », a expliqué à l’AFP son avocate Elise Arfi, mercredi 6 décembre. L’homme d’affaires franco-libanais, déjà mis en examen dans le dossier Karachi, était entendu dans le cadre de l’enquête, ouverte depuis 2013, sur des soupçons de financement de la campagne de Nicolas Sarkozy de 2007 par le régime de Kadhafi.
Son rôle d’intermédiaire
Dans un entretien accordé au site d’information Mediapart le 15 novembre, Ziad Takieddine avait assuré avoir transporté fin 2006 – début 2007 entre la Libye et la France trois valises contenant cinq millions d’euros en espèces, à la demande de l’ex-chef des services secrets libyens, Abdallah Senoussi. Ces fonds, il les aurait remis une fois à Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur et candidat, et les deux autres fois à son directeur de cabinet de l’époque, Claude Guéant.
« Il s’agissait de rémunérer la formation d’agents libyens (du renseignement) en France (…) C’est comme cela qu’on me l’a présenté », a assuré à l’AFP Ziad Takieddine qui, avant la chute de Kadhafi, apparaissait comme un acteur du rapprochement franco-libyen. Selon son avocate, le juge d’instruction considère que l’homme d’affaires franco-libanais ne pouvait ignorer à cette époque qu’il y avait un but de financement politique derrière la remise de ces espèces.
Ziad Takieddine a indiqué à l’AFP qu’il contesterait son inculpation, qui va dissuader d’autres protagonistes de témoigner.