Société

RDC : l’ONU redoute de nouvelles violences intercommunautaires dans le Nord-Kivu

Les Nations Unies ont affirmé ce mercredi craindre de nouvelles violences intercommunautaires dans le Nord-Kivu, à l’est de la RDC, trois jours après une attaque ayant causé la mort d’une trentaine de personnes.

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Mis à jour le 30 novembre 2016 à 13:16

Un char de la Monusco à Goma, capitale du Nord-Kivu, dans l’est de la RDC. © Jerome Delay/AP/SIPA

« La situation ne s’est toujours pas améliorée et de nouvelles violences inter communautaire sont à craindre dans les territoires de Rutshuru, de Walikale et de Lubero », dans le Nord-Kivu, écrit le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) en RDC dans un communiqué.

75 personnes tuées en 2016

Dimanche 27 novembre, au moins 30 personnes ont été tuées dans un massacre à caractère ethnique lors de l’attaque d’un camp des déplacés hutus du village de Luhanga par une milice nande dans le sud du territoire de Lubero, selon l’ONU.

« Les victimes de cette récente attaque figurent parmi les 1 262 personnes déplacées, majoritairement de la communauté hutue, qui occupent le site spontané de Luhanga depuis le 21 novembre », précise l’Ocha.

En 2016, ces violences ont fait 75 morts et provoqué le déplacement depuis septembre 2015 de plus de 100 000 personnes de plusieurs villages de Lubero. Parmi eux, près de 6 000 qui ont afflué à Luhanga et ses environs, indique l’Ocha.

Protection des personnes déplacées 

« Les personnes déplacées internes doivent être protégées contre toute attaque directe et indiscriminée ou tout acte de violence à leur égard ou dans leur camps ou lieu d’hébergement », insiste le communiqué.

Les violences entre Nande et Kobo d’un côté et Hutu de l’autre ensanglantent le sud du territoire de Lubero et les confins nord du territoire de Walikale depuis environ un an.

Nande et Kobo versus Hutu

D’un côté, Nande et Kobo se considèrent comme des autochtones, et perçoivent les Hutus comme des étrangers souvent collaborateurs des rebelles rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). Ceux-ci sont accusés de s’être rendus coupables de nombreuses atrocités ou violations graves des droits de l’Homme sur les civils.

De plus, Nande et Kobo expriment une crainte face à ce qu’ils perçoivent comme une invasion hutue alors que des milliers de membres de cette communautés migrent du sud vers le nord de la province – une des plus densément peuplée du Congo – à la recherche de terres.

À l’origine de cette migration, la pression foncière qui contraint nombre de petits agriculteurs à abandonner leurs champs à de grands propriétaires terriens et à la fermeture récente de nombreux camps de déplacés décidée par les autorités du Nord-Kivu.