L’enquête de l’ONU a été suscitée et orientée par « certains membres présents et futurs du Conseil de sécurité » et l’ONU l’a menée avec un « a priori » conduisant à choisir comme « bouc émissaire » le général Johnson Ondieki, a affirmé jeudi 3 novembre l’ambassadeur kényan à l’ONU, Macharia Kamau.
Une enquête « honteuse et injuste »
Il a estimé qu’il s’agissait en fait d’un « échec global ». La responsabilité devrait donc être « collective », a-t-il jugé, et s’étendre à la fois au commandement conjoint des unités de Casques bleus sur place et à la direction du département de maintien de la paix, au siège de l’ONU à New York, au lieu de « rendre responsable un seul individu ».
Qualifiant cette enquête de « honteuse et injuste », il n’a pas nommé les pays qui auraient fait pression, mais le rapport de l’enquête interne pointe du doigt des Casques bleus chinois et népalais.
Décision irrévocable, colère de Nairobi
En réaction à ce limogeage, Nairobi avait annoncé son retrait de la Minuss, où opéraient un millier de soldats kényans. Le Département d’État américain a souhaité que le Kenya revienne sur sa décision. Son porte-parole adjoint Mark Toner avait ainsi souligné le rôle « précieux » des soldats kényan.
Mais pour l’heure, ces déclarations n’ont pas suffi à apaiser la colère de Nairobi envers l’ONU. Le Kenya avait en vain essayé de faire pression sur le secrétaire général Ban Ki-moon, arguant que le général Ondieki n’avait pris son poste que trois semaines avant les violences de juillet à Juba.
Mais le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, avait répondu que la décision « ne visait pas le Kenya », tout en laissant entendre que la mesure était irrévocable.