Économie

RD Congo : la Gécamines va en arbitrage pour bloquer la vente de Tenke Fungurume Mining

Le groupe minier congolais a lancé une procédure d’arbitrage auprès de la Chambre de commerce internationale (CCI) à Paris pour contester la cession par l’américain Freeport-McMoran de sa participation majoritaire dans le mégaprojet de cuivre Tenke Fungurume Mining.

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Mis à jour le 20 octobre 2016 à 10:43

Siège social de Tenke Fungurume Mining, à Lubumbashi, le 09 mars 2015. © Gwenn Dubourthoumieu pour Jeune Afrique

Les positions se durcissent entre la Gécamines et le groupe minier américain Freeport-McMoran.

La compagnie nationale congolaise a entamé une procédure d’arbitrage auprès de la Chambre de commerce internationale (CCI) à Paris pour empêcher la vente par le groupe américain de sa participation majoritaire (56 %) dans Tenke Fungurume Mining (TFM), la première mine de cuivre de la RD Congo (467 millions de livres de cuivre extraites en 2015).

L’information, rapportée le mercredi 18 octobre par l’agence américaine Bloomberg, a été confirmée à Jeune Afrique par les avocats de la Gécamines, qui n’ont pas souhaité commenté cette procédure.

Bras de fer

Celle-ci marque une nouvelle escalade dans le bras de fer entre la Gécamines et Freeport-McMoran , depuis que ce dernier a annoncé, en mai dernier, un accord de cession de ses parts dans TFM au groupe chinois China Molybdenum pour 2,65 milliards de dollars comptant.

La Gécamines, qui détient 20 % de TFM, a d’abord dénoncé les conditions dans lesquelles cet accord a été négocié, fustigeant le fait d’en avoir été informée « par les médias ». En septembre, le groupe congolais a annoncé avoir fait une contre-offre à Freeport-McMoran pour le rachat de sa participation. Une annonce qui avait soulevé des interrogations quant aux capacités de la Gécamines à trouver le financement nécessaire à une telle transaction.

Tergiversations canadiennes 

La procédure d’arbitrage déclenchée par la Gécamines vient compliquer l’équation à laquelle font face Freeport-McMoran et China Molybdenum. En effet, outre la contre-offensive menée par l’opérateur congolais, ils sont également confrontés aux tergiversations de Lundin Mining, également actionnaire de TFM (24 %). Le groupe canadien, qui a manifesté peu d’enthousiasme à l’idée de collaborer avec China Molybdenum, bénéficie d’un droit de préemption sur les actions de Freeport-McMoran. Ce droit de péremption, dont l’échéance était initialement fixée à début août, a été prorogé à plusieurs reprises depuis lors.

Ce jeudi, Lundin a indiqué avoir obtenu une nouvelle prorogation de ce droit de préemption, dont l’échéance a été repoussée jusqu’au 15 novembre.