L’attaque a été aussi soudaine que meurtrière. Dans la nuit de mercredi à jeudi, plusieurs ex-Séléka ont attaqué des réfugiés basés à Kaga-Bandoro, dans le centre du pays, a rapporté l’ONU. Selon la Minusca, la force internationale présente sur place, le bilan de l’attaque est d’au moins 30 morts et 57 blessés. Les Casques bleus affirment avoir tué douze assaillants.
À l’origine, c’est une tentative de viol qui aurait dégénéré et enclenché le cycle de la violence. Les ex-miliciens auraient ensuite essayé de s’emparer du groupe électrogène de la radio locale, mais l’un d’entre eux aurait été tué au cours de l’attaque, attisant le désir de vengeance du groupe.
Cette vague d’instabilité fait suite à de nombreux heurts ayant éclaté ces derniers jours à Bangui, la capitale du pays.
Les responsables humanitaires et la ministre des Affaires sociales, Virginie Baïkoua, ont condamné à l’unisson dans des communiqués les attaques contre les déplacés et les actes de représailles envers les populations civiles.
À Kaga-Bandoro, la réduction de l’espace humanitaire a privé au moins 200 000 personnes d’assistance. Dans la région, l’insécurité alimentaire affecte 120 000 personnes tandis que 73 206 personnes sont toujours déplacées, s’alarme dans un communiqué le bureau des Nations unies pour la coordination des Affaires humanitaires.
Onze morts à Bangui
La semaine dernière, l’assassinat d’un officier dans le quartier musulman du PK5 de Bangui avait provoqué un cycle de représailles visant notamment des peuls musulmans. Ces violences ont coûté la vie à onze personnes.
C’est dans ce contexte que se déroulera les 30 et 31 octobre la visite à Bangui de Jean-Yves Le Drian, ministre français de la Défense, pour annoncer officiellement la fin de l’opération militaire Sangaris, déployée par la France en décembre 2013 afin de stopper les massacres intercommunautaires.
La Centrafrique peine à se relever du chaos de la guerre civile provoquée en 2013 par le renversement de l’ex-président François Bozizé par des rebelles séléka (« coalition » en sango) majoritairement musulmans, entraînant une contre-offensive des milices antibalaka majoritairement chrétiennes.