Politique

RD Congo : les États-Unis demandent aux familles de leur personnel diplomatique de quitter le pays

Après les nombreux heurts qui ont éclaté en RD Congo, de Kananga à Kinshasa, le département d’État américain a demandé jeudi aux familles du personnel diplomatique américain de quitter le pays par mesure de sécurité.

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Mis à jour le 30 septembre 2016 à 08:56

Dans le cadre de sa tournée africaine de l’été 2016, le secrétaire d’État américain, John Kerry, donne une conférence à Nairobi, au Kenya, le 22 août. © Sayyid Abdul Azim/AP/SIPA

Manifestation réprimée dans le sang à Kinshasa, combats entre civils et militaires à Kananga : la République Démocratique du Congo a connu plusieurs vagues de violence depuis le 19 septembre dernier. Suffisant pour que le département d’État américain demande jeudi soir aux familles de son personnel diplomatique de quitter le pays « par mesure de sécurité ». L’administration de Washington estime en effet que « le risque de troubles civils est élevé à Kinshasa et dans d’autres grandes villes » du pays.

Mercredi, le Trésor américain avait décidé de geler d’éventuels avoirs de deux généraux de l’armée et de la police de la RD Congo pour leur rôle dans la répression des « libertés et droits politiques du peuple congolais » et pour les entraves au processus démocratique dans le pays.

La nouvelle explosion de violences à Kinshasa, qui a fait 49 morts selon l’ONU, est liée au report de la présidentielle qui devait se tenir cette année.

« Au bord de la guerre civile »

La Constitution interdit au président congolais Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, de se représenter à la fin de son mandat le 20 décembre, mais le chef de l’État ne donne aucun signe de vouloir quitter son poste alors que le scrutin présidentiel apparaît désormais impossible à organiser dans les temps.

Les États-Unis ne sont pas les seuls à exprimer leur inquiétude sur la situation politique en RD Congo, puisque le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Marc Ayrault, a également déclaré que le pays se trouvait « au bord de la guerre civile », suscitant l’indignation de Kinshasa. Le porte-parole du gouvernement congolais Lambert Mende a réagi à ces propos : « Nous ne sommes ni le Soudan du Sud ni La Libye. Avec Lumumba, nous avons déjà payé le prix de l’ingérence. Il y a quelque chose qui se trame contre ce pays. »