Profiter du calme pour régler une épineuse question : celle des funérailles des dizaines de victimes des violences qui ont émaillé la ville de Kinshasa lundi et mardi. Jeudi, le bilan n’avait pas changé et continuait de varier selon les sources : 32 morts selon les autorités, 100 selon l’opposition. L’organisation des funérailles devrait pouvoir fournir un bilan plus précis.
« Une journée de deuil national »
Au lendemain d’une messe en mémoire des victimes à la cathédrale de Kinshasa, Bruno Tshibala, porte-parole de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), a déclaré à l’AFP que le « Rassemblement » envisageait de décréter « une journée de deuil national lors de leur enterrement ». « Nous comptons nous rendre en cortège jusqu’au cimetière, avec le président Tshisekedi en tête », a-t-il ajouté.
Mercredi, le gouverneur de Kinshasa, André Kimbuta, avait annoncé que la ville-province de la capitale prendrait en charge les funérailles des victimes des violences.
« Une insurrection préméditée »
Les affrontements ont éclaté lundi matin en marge d’une manifestation organisée par le « Rassemblement » de l’opposition constitué autour de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) à trois mois de la fin du mandat de Joseph Kabila pour lui signifier son « préavis » et exiger son départ le 20 décembre, comme le prévoit la Constitution.
Opposition et autorités se renvoient mutuellement la responsabilité de ces troubles, qui ont dégénéré en émeutes et pillages réprimés par la police et l’armée, et dont les victimes se comptent par dizaines.
Le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, a accusé jeudi les organisateurs de la manifestation d’avoir trompé les autorités sur leurs intentions : ils avaient selon lui en tête « un mouvement insurrectionnel manifestement prémédité de longue date ».