Économie

Nigeria : la récession rattrape le secteur aérien

Arik Air, la première compagnie aérienne nigériane a annoncé la reprise de ses vols mercredi, une journée après les avoir tous suspendus, officiellement pour des questions de renouvellement d’assurance. Mais la chute du naira, la devise nigériane, complique l’achat de carburants pour les compagnies aériennes opérant au Nigeria.

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Mis à jour le 15 septembre 2016 à 17:35

Ici au siège de la compagnie nigériane Arik en septembre 2012. © Sunday Alamba/AP/SIPA

Arik Air a annoncé la reprise de ses vols mercredi après les avoir suspendus la veille, le 13 septembre, dans une déclaration publiée sur son site. Des milliers de passagers se sont retrouvés bloqués, selon l’agence Reuters.

Après l’annonce de l’arrêt de tous ses vols mardi, la première compagnie aérienne du Nigeria indiquait être dans l’attente de la décision de la Naicom (National Insurance Commission), le gendarme national du secteur de l’assurance. Celle-ci devait valider un changement de contrat, conclu avec une nouvelle compagnie d’assurances.

Si Arik a rejeté toute difficulté avec ses fournisseurs de kérosène, elle concède que « la pénurie actuelle impacte les opérations des compagnies aériennes ». Air Arik, qui représente 60% du trafic intérieur, est ainsi la troisième compagnie nigériane à suspendre ses vols, après Aero Contractors (depuis le 1er septembre) et Firstnation Airways (dès le 17 août).

Emirates, Air France-KLM, United, Iberia… 

Entrée officiellement en récession depuis le début du mois de septembre en raison de la chute des cours du brut, l’ancienne première économie d’Afrique subit par ailleurs la dévaluation de sa devise nationale, le naira. En manque de liquidités, le pays a réduit drastiquement ses importations, notamment de carburant.

Ce qui rend difficile l’approvisionnement des compagnies au Nigeria. Emirates, la compagnie du Golfe a réduit son trafic entre Dubaï et Abuja et Lagos. Air France-KLM utilise régulièrement des avions plus petits pour le Nigeria, selon l’AFP.

D’autres compagnies étrangères, comme l’américaine United et l’espagnole Iberia, ont suspendu leurs vols vers le Nigeria au mois de juin tandis que d’autres préfèrent s’approvisionner en carburant à l’étranger.

Lancée en 2006 par un ancien ingénieur mécanicien devenu un homme d’affaires prospère, Joseph Arumemi-Ikhide, Arik Air a succédé à l’ex-Nigeria Airways, placée en liquidation judiciaire en 2002. En quelques années, elle s’est rapidement imposée comme le principal transporteur aérien privé en Afrique de l’Ouest.