Dans une longue déclaration écrite que l’AFP s’est procurée, Bosco Ntaganda explique qu’il n’a pas la possibilité de voir sa femme et ses enfants dans des conditions normales. « Pour cela, écrit-il, je suis prêt à mourir ».
L’ancien chef de guerre a également demandé à son équipe de défense de cesser de le représenter aux audiences de son procès devant la Cour Pénale Internationale, qui a débuté à La Haye en septembre 2015. Il est accusé de treize chefs de crimes de guerres et de cinq chefs de crimes contre l’humanité, qui auraient été commis dans l’est de la RDC entre 2002 et 2003.
La semaine dernière, le juge Robert Fremr avait refusé de lever les restrictions de visite de Bosco Ntaganda, des sanctions qui avaient été prises contre lui à la suite de soupçons d’intimidation de témoins. Cependant le juge avait précisé que rien dans ces sanctions n’empêchait la famille de venir rendre visite à l’accusé, incarcéré depuis 2013.
Une manipulation selon le bureau du procureur
Bosco Ntaganda a toujours nié les faits qui lui sont reprochés. Dans sa déclaration, qui a été lue aux juges par son avocat, il écrit : « Quand je me suis rendu il y a trois ans, je pensais que je pourrais me défendre. Mais je suis maintenant conscient que ce n’est pas le cas. Je sais qu’il n’y a pas d’issue, je n’ai plus aucun espoir. »
Les juges ont de leur côté rejeté la demande de la défense qui voulait ajourner le procès jusqu’à lundi prochain et ont maintenu les audiences de mercredi, ordonnant à ses avocats de le représenter. Ils ont également demandé à ce qu’une expertise médicale soit conduite sur l’accusé pour faire le point sur son état de santé, et à ce qu’une visite de sa famille soit organisée dans les plus brefs délais.
Pour la représentante du bureau du procureur, Nicole Samson, « cet état de dépression s’est déclaré très rapidement, et cela nous semble être une tactique de manipulation pour arrêter les procédures ».