Politique

Nigeria : nouvelle attaque contre un important oléoduc dans le Delta du Niger

Le groupe armé « Niger Delta Greenland Justice Mandate » (NDGJM), récemment créé, a revendiqué mardi une nouvelle attaque, dans l’État du Delta, au sud du pays.

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Mis à jour le 14 septembre 2016 à 08:36

Des pipelines irriguant du pétrole dans le delta du Niger, en juillet 2007. © JOBARD/SIPA

« Pour prouver notre détermination à réduire à néant l’économie pétrolière du Nigeria, nos forces ont anéanti l’oléoduc Afiesere-Iwhrenene à 01h00 du matin, le 13 septembre 2016 », a écrit le groupe dans un mail envoyé à la presse.

L’oléoduc, un canal d’acheminement dans le district d’Ughelli Nord, dans la région pétrolière du Delta, conduit à une station de pompage très importante exploitée par la compagnie des hydrocarbures nationale, NPDC.

Pression continue sur les autorités nigérianes

Cette attaque intervient 9 jours après une menace lancée par le groupe fondé il y a un peu plus d’un mois, de faire exploser des points stratégiques d’acheminement du pétrole. Les NDGJM avaient ordonné aux habitants d’évacuer le district.

Affirmant que les « peuples du Delta » sont traités avec « dédain » par les autorités d’Abuja, le groupe rebelle refuse de négocier avec le gouvernement, qu’il surnomme « l’oppresseur ».

Un premier groupe armé, qui se fait appeler « Les Vengeurs du Delta » (NDA), avait commencé les hostilités en février et réduit fortement la production de pétrole. Le mois dernier, alors qu’ils ont finalement annoncé qu’ils acceptaient de négocier avec le gouvernement, d’autres groupes ont émergé.

Mi-août, l’armée nigériane a de son côté lancé l’opération militaire « Sourire de Crocodile » près de la ville pétrolière de Warri, dans l’État du Delta, pour tenter de reprendre le contrôle de la région.

Fin du programme d’amnistie

Ces revendications ne sont pas nouvelles dans la région. Déjà en 2009, le gouvernement avait signé un programme d’amnistie avec les militants du « Mend » (Mouvement pour l’émancipation du Delta du Niger) dans le but de ramener la paix dans le Delta.  Les membres de ce groupe armé, qui revendiquaient une meilleure distribution des revenus du pétrole, recevaient une pension en échange de l’arrêt des attaques. Mais l’annonce par le nouveau gouvernement de Muhammadu Buhari d’une fin de ce programme pour 2018 a coïncidé avec la résurgence des attaques de nouveaux groupes en début d’année.

Le Nigeria, qui tire 70% de ses revenus de l’extraction du pétrole brut, est durement affecté par de nombreuses attaques sur ses installations pétrolières depuis le début de l’année, qui ont plongé le pays en récession économique. Depuis le mois de janvier,  la production de pétrole a diminué de 21,5% selon les chiffres de l’Opep pour juillet. Le Nigeria a également perdu  sa place de premier exportateur de brut d’Afrique au profit de l’Angola et souffre d’une grave pénurie de devises étrangères.