Politique

Zimbabwe : levée de l’interdiction de manifester

La justice du Zimbabwe a mis fin mercredi à l’interdiction de manifester à Harare. Une décision qui avait été décrétée par la police la semaine dernière alors que le président Robert Mugabe fait face à une fronde populaire, a annoncé un avocat représentant l’opposition qui avait saisi la justice.

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Mis à jour le 7 septembre 2016 à 18:14

Robert Mugabe à Harare après un discours de menaces envers ses opposants, le 27 juillet 2016. © Tsvangirayi Mukwazhi/AP/SIPA

« La Haute Cour du Zimbabwe a jugé que l’interdiction était illégale », a déclaré à la presse Tendai Biti, avocat et leader du Parti démocratique du peuple (opposition). « Les manifestations peuvent reprendre maintenant », a-t-il ajouté.

Fin d’une interdiction de deux semaines

Le 1er septembre, la police avait interdit pour deux semaines, jusqu’au 16 septembre, toute manifestation dans la capitale Harare.

Une décision qui s’apparentait à un état d’urgence qui ne dit pas son nom, selon l’opposition.

La Haute Cour a rendu ce mercredi 7 septembre un jugement très courageux, a encore estimé Tendai Biti, en référence à la mise en garde samedi de Robert Mugabe adressée aux juges.

Le pouvoir judiciaire dans le viseur de Mugabe

Le président zimbabwéen avait étrillé le pouvoir judiciaire l’accusant de négligence pour avoir autorisé des manifestations de l’opposition en sachant pertinemment qu’elles pourraient être violentes.

Le chef de l’État, qui dirige le pays depuis 1980, avait conclu d’un ton menaçant qu’il espérait que les juges avaient retenu la leçon.

Depuis plusieurs semaines, des manifestations pour protester contre le régime de Robert Mugabe, âgé de 92 ans, et la grave crise économique que traverse le pays, sont organisées au Zimbabwe. Elles sont régulièrement dispersées par la police, à coups de matraques ou de grenades lacrymogènes.