En 2012, le parquet de Milan avait diligenté une enquête sur près de 200 millions d’euros de pots-de-vin qui auraient été versés entre 2007 et 2009 à des fonctionnaires et hommes politiques algériens, dont l’ancien ministre algérien de l’Énergie Chakib Khelil, pour l’obtention de contrats pétroliers évalués à 8 milliards d’euros.
L’affaire avait coûté leur poste à Paolo Scaroni et au administrateur délégué de Saipem, Pietro Tali. Sur le plan judiciaire, Saipem, Pietro Tali et cinq autres personnes physiques sont actuellement jugés à Milan.
Un premier non-lieu annulé en cassation
ENI, Paolo Scaroni et un autre ancien responsable avaient bénéficié d’un non-lieu en octobre 2015, mais la cour de Cassation, saisie par le parquet, avait annulé cette décision en février et renvoyé l’affaire vers un autre juge milanais qui a tranché le mercredi 27 juillet en faveur d’un procès.
Selon le journal La Repubblica, le procès doit s’ouvrir en décembre, confirmant une information de Jeune Afrique. « Nous sommes convaincus de l’innocence de notre client et nous sommes convaincus que le tribunal la reconnaîtra aussi », a commenté Enrico de Castiglione, l’avocat d’ENI cité par le quotidien romain.
Dans un communiqué, ENI a indiqué prendre acte de la décision du magistrat milanais, tout en assurant de nouveau être étrangère à des conduites illégales.
Dans le cadre du volet algérien de cette affaire, un tribunal d’Alger a prononcé en février huit peines de prison allant de 18 mois avec sursis à 6 ans ferme, la plupart assorties d’une amende. Dans le cadre de ce procès, Saipem a été condamné à une amende.
Parmi les personnes condamnées à Alger figurent l’ex-PDG de Sonatrach, le géant national du pétrole, deux de ses fils ou un ancien vice-président de la société.
Premier rang en Afrique
ENI revendique la place de premier producteur de pétrole en Afrique, avec 1 million de barils par jour et près de 3 millions de barils par jour gérés pour le compte de l’ensemble de ses partenaires.
Détenu à près de 30 % par l’État italien, ENI a réalisé un chiffre d’affaires de 67,74 milliards d’euros en 2015 (-27,3 %), pour une perte nette de -9,378 milliards d’euros, contre un bénéfice net de 850 millions d’euros en 2014, résultat notamment du recul du prix de l’or noir.