Depuis le verdict rendu le 22 juin, l’absence de coopération de la part des autorités tunisiennes a fait réagir l’Association des magistrats tunisiens, des parlementaires et de nombreux citoyens tunisiens, qui demandent à ce que leur pays engage des poursuites judiciaires contre le Français Thierry Darantière. Un appel auquel a répondu le gouvernement le 28 juin en ordonnant l’ouverture d’une enquête préliminaire sur cette affaire.
Lever les zones d’ombre
« Après suivi et examen de la commission rogatoire internationale relative à l’affaire du Français ayant agressé sexuellement des enfants tunisiens, et après s’être assuré que les faits avaient eu lieu en Tunisie (…), le ministre de la Justice [Omar Mansour] a autorisé le procureur général du tribunal de Sousse (Centre) à ouvrir une enquête », a indiqué le ministère de la Justice mardi dans un communiqué, insistant « sur la nécessité d’accélérer le travail de la commission rogatoire pour lever toutes les zones d’ombre et parvenir à la vérité ».
Quelques jours plus tôt, le ministre avait confirmé suivre « de près » l’évolution et le travail d’une commission rogatoire internationale émise par les autorités françaises dans le cadre des poursuites engagées à l’encontre de Thierry Darantière, 52 ans.
Un crime « odieux »
Le ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfance a quant à lui fermement condamné, le crime « odieux » perpétré par cet homme. D’après un communiqué publié mardi, la ministre Samira Meraï a chargé le délégué général à la protection de l’enfance de suivre l’affaire, d’assurer la coordination avec le ministère de la Justice, de prendre en charge les victimes dès leur identification et de leur apporter le soutien socio-psychologique nécessaire. Elle rappelle également que la protection de l’enfance contre les crimes sexuels figure parmi les principales priorités du ministère.
Même s’il a déclaré ne pas vouloir interjeter appel, Thierry Darantière a dix jours à compter du premier jugement pour entamer un recours. D’après l’article 306 du code de procédure pénale tunisien, aucune poursuite ne peut être engagée à l’encontre d’un étranger pour crime ou délit commis sur le territoire tunisien si l’inculpé a été jugé définitivement à l’étranger pour les mêmes faits. La Tunisie n’a donc que jusqu’à la fin de la semaine pour engager des poursuites dans cette affaire à l’encontre du prévenu si ce dernier ne conteste pas le verdict…