Scolarisation des filles : où en sont les pays africains ?

Alors que Michelle Obama s’apprête à quitter le Maroc pour achever en Espagne son voyage mené dans le cadre de son initiative “Let Girls Learn” [laissons les filles apprendre], Jeune Afrique dresse un bilan de l’accès des jeunes filles à l’éducation sur le continent. Passage en revue des bons et des mauvais élèves.

L’école Jean Delafosse des 220 logements à Abidjan. © Guillaume Binet / MYOP pour JA

L’école Jean Delafosse des 220 logements à Abidjan. © Guillaume Binet / MYOP pour JA

Publié le 29 juin 2016 Lecture : 3 minutes.

La tournée africaine de la première dame américaine s’achève par le Maroc, après une brève visite au Liberia. L’objectif de ce voyage était de promouvoir les activités de “Let Girls Learn”, un programme gouvernemental créé à l’initiative du couple présidentiel américain, destiné à lutter pour l’éducation des filles et des jeunes femmes.

Lancée en 2015, cette initiative contribue à la mise en place de programmes d’éducation dans 18 pays africains. Par exemple, en RD Congo, USAID, l’Agence des Etats-Unis pour le développement international, a lancé un projet  permettant à 1660 adolescentes de s’impliquer à l’école et au sein de leur communauté.

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En Ouganda, le projet “GREAT” assure la promotion de l’égalité des sexes et sensibilise la population contre les violences conjugales. Le programme a également permis d’améliorer la santé reproductive de plus de 51 000 filles issues de communautés fragilisées par les conflits. 

28 millions de filles privées d’éducation en Afrique

62 millions de filles n’ont pas accès à l’école dans le monde. Bien que l’UNESCO souligne les grands progrès réalisés ces dernières années, en Afrique, ce sont près de 28 millions de filles âgées de 6 à 15 ans qui sont toujours privées d’éducation aujourd’hui.

Le choix des pays visités par Michelle Obama n’est pas anodin : au Liberia, pays considérablement affecté par l’épidémie d’Ebola qui a contribué à déstabiliser un système scolaire déjà précaire, la situation est critique. Avec seulement 6,5 % de filles en âge d’entrer à l’école inscrites en première année de primaire, le Liberia se place au dernier rang des États africains. 

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En revanche, au Maroc, dernier pays africain visité par Michelle Obama, la situation est nettement plus encourageante. Le royaume affiche un taux de scolarisation des filles de 76,2%, ce qui le place en 9ème position sur le continent. Un bon classement qui n’empêche pas le Maroc de faire pâle figure à côté de ses voisins maghrébins : l’Algérie occupe ainsi la 6ème position, l’Égypte la 4ème, et la Tunisie la 3ème. 

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Le Cap-Vert et la Tunisie, de bons élèves

Autre choix de destination très symbolique pour Michelle Obama, le Cap-Vert, où la première dame a effectué une courte escale avant de fouler le sol du continent : l‘archipel occupe la première place du classement de l’UNESCO, avec un taux de scolarisation de 97 % des filles au primaire. Le Cap-Vert est suivi du Rwanda et de la Tunisie, dont le taux de scolarisation des filles en âge d’intégrer les classes primaires dépasse les 90%.

La Tunisie fait également figure de bonne élève dans les études supérieures :  avec 43 % des jeunes tunisiennes qui poursuivent un troisième cycle d’études, le pays occupe la tête du classement des pays africains, suivi de près par l’Île Maurice (41,9 %) et  l’Algérie (42,7%).

L’Afrique du Sud, pays le plus paritaire

Si les taux de scolarisation permettent de savoir combien de filles d’une tranche d’âge définie vont à l’école, il existe également un moyen de comparer l’accès à l’éducation des filles par rapport aux garçons.  

L’indice de parité scolaire, ou GPI (“Gender Parity Index”), calcule la proportion de filles inscrites au primaire et au secondaire par rapport aux garçons, et révèle ainsi le niveau de parité des systèmes d’éducation.

L’Afrique du Sud, où les filles inscrites à l’école sont un peu plus nombreuses que les garçons (indice de 1,08), est en tête du classement des pays paritaires, suivie du Rwanda et du Cap-Vert.

En revanche, en Angola, au Tchad et en Centrafrique le niveau de parité est inférieur à 0,7 %. Un niveau extrêmement bas, l’UNESCO estimant que l’accès à l’éducation est paritaire dans un pays dès lors que son GPI est situé entre 0,97 et 1,03.

Malgré les progrès réalisés, l’éducation des filles et des jeunes femmes reste un défi majeur à relever sur le continent.

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