Les échanges de tirs nourris entre les armées tchadienne et camerounaise d’une part et les forces de Boko Haram d’autre part ont fait de nombreuses victimes civiles et militaires mercredi 4 février à Fotokol, ville du nord du Cameroun à la frontière du Nigeria. Les pertes civiles pourraient s’élever à plusieurs centaines de personnes alors que l’armée tchadienne avance le chiffre de 200 tués dans les rangs des islamistes radicaux.
>> Lire aussi : "Cameroun : ce que l’on sait de l’attaque de Boko Haram à Fotokol"
Les combats auraient également provoqué la mort de 13 soldats tchadiens ainsi que d’au moins sept militaires camerounais. Le pouvoir tchadien est décidé à réduire l’influence de Boko Haram dans la région, comme le démontre l’entrée de soldats tchadiens au Nigeria, une intervention à laquelle Abuja s’était d’abord opposée. Le Nigeria, sous la pression de l’Union africaine, a fini par se résoudre à l’action tchadienne sur son territoire tandis que le Tchad asssure de son côté qu’il ne fait usage que d’un simple "droit de poursuite". Celui-ci permet depuis plusieurs années aux armées de la région d’entrer sur 35 kilomètres au Nigeria pour combattre Boko Haram.
Réunion vendredi et samedi à Yaoundé pour jeter les bases de la force régionale
L’Union africaine a décidé la semaine dernière de favoriser la création d’une force militaire régionale avec le soutien financier de l’ONU et le Parlement nigérien a annoncé qu’il se prononcerait lundi prochain sur l’envoi de troupes au Nigeria, qui est désormais fort probable. Vendredi 6 et samedi 7 février, une réunion est prévue à Yaoundé, au Cameroun, pour jeter les bases opérationnelles de cette force, qui pourrait être soutenu logistiquement par la France, comme l’a sous-entendu François Hollande dans une conférence de presse jeudi 5 février.
_________________
Par Mathieu OLIVIER