Côte d’Ivoire : qui est Mamadou Koné, le nouveau président du Conseil constitutionnel

Nommé président du Conseil constitutionnel le 3 février, Mamadou Koné est un proche d’Alassane Ouattara comme de Guillaume Soro. Il fut également ministre de la Justice de Laurent Gbagbo. Portrait d’un homme qui occupera un poste clé dans la perspective de la présidentielle d’octobre 2016.

Mamadou Koné était président de la Cour suprême depuis mai 2011. © AFP

Mamadou Koné était président de la Cour suprême depuis mai 2011. © AFP

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Publié le 6 février 2015 Lecture : 3 minutes.

Mis à jour à 14 heures 15

Un magistrat chevronné

Ancien président de la Cour suprême, Mamadou Koné (62 ans) est l’un des magistrats ivoiriens les plus qualifiés. Diplômé de l’École nationale de la magistrature de Paris en 1980 (il est sorti major de sa promotion) après des études de droit à Abidjan, il a occupé plusieurs postes clés au ministère de la Justice sous différents régimes. Directeur de cabinet de Faustin Kouamé sous Henri Konan Bédié (Daniel Duncan est alors Premier ministre), lors de la transition militaire qui fait suite au coup d’État du général Robert Gueï le 24 décembre 1999, puis de 2003 à 2004 après les accords de Marcoussis (janvier 2003).

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En 2005, il est nommé ministre de la Justice pour le compte des Forces nouvelles de Guillaume Soro. Cette fois, c’est Laurent Gbagbo qui est au pourvoir. Il occupera le poste jusqu’en 2010.

Un cadre du RDR "prêté" à la rébellion

Originaire de Boundiali (Nord), Mamadou Koné est proche du RDR (Rassemblement des républicains de Côte d’Ivoire, d’Alassane Ouattara). Quand la crise politico-militaire éclate en 2002, il est avocat général auprès de la Cour suprême et professeur à l’Université de l’Atlantique à Abidjan. Il ne rejoint les Forces armées nationales des forces nouvelles (futur FN) qu’au moment des accords de Marcoussis. Il fait alors partie des cadres proches du RDR "prêtés" à la rebellion. Avec l’actuel ministre de la Justice, Mamadou Gnénéma Coulibaly, il jouera le rôle important de conseiller juridique.

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Avant d’être nommé ministre de la Justice, il occupera brièvement le poste de secrétaire général adjoint des FN lorsque Guillaume Soro sera nommé ministre de la Reconstruction et de la Réinsertion dans le gouvernement de Charles Konan Banny.

Avant la présidentielle de 2010, lui qui fut pendant un an (2004-2005) en charge de la Commission national de supervisation de l’indentification (CNSI), joue un rôle important dans la difficile révision de la liste électorale. Et lors de la crise postélectorale, Mamadou Koné est aux côtés d’Alassane Ouattara à l’hôtel du Golf où il le conseille sur les aspects juridiques. Et quand la fin de la crise postélectorale prend fin, en mai 2011, Alassane Ouattara le nomme à la Cour suprême.

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"Il a été le représentant du RDR à tous les postes politiques qu’il a occupé", analyse Antoine Assale, rédacteur en chef de L’Éléphant déchaîné.

Marié à un militante du PDCI

Colette Koné, sa femme avec qui il a eu quatre enfants, est un cadre du PDCI (Parti démocratique de Côte d’Ivoire). Membre du bureau politique, elle fait partie du comité d’organisation du 5e congrès extraordinaire du parti prévu fin février. Soutien d’Henri Konan Bédié, elle défend son célèbre appel de Daoukro dans lequel il demande à ses partisans de se ranger, dès le premier tour de la présidentielle, derrière Alassane Ouattara.

"Chez nous (chez les Akans, NDLR), on ne conteste pas la décision d’un chef, a-t-elle déclaré en septembre 2014 lors d’une manifestation de femmes du PDCI-RDA. Dès aujourd’hui, le combat ne fait que commencer. Il est engagé et nous ferons tout pour obtenir la candidature unique du président Ouattara que nous recommande le président Bédié. Celui qui touchera au président Bédié, nous trouvera sur son chemin."

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Tensions à la Cour suprême

Nommer Mamadou Koné à la Cour constitutionnelle permet également de mettre fin à un conflit à la tête de la Cour suprême. En effet, les relations entre Koné et Chantal Camara, la présidente de la chambre judiciaire de la Cour, n’étaient pas au beau fixe. Les deux ont pourtant été très proches. Cette dernière fut notamment sa conseillère technique lorsqu’il occupait le poste de ministre de la Justice.

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Par Vincent DUHEM

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