La Côte d’Ivoire remporte la CAN 2015 à l’issue d’une folle séance de tirs au but

Les Ivoiriens ont remporté la 2e Coupe d’Afrique des nations de leur histoire en battant le Ghana à l’issue d’une séance de tirs au but complètement folle (9-8). Et c’est finalement le gardien des Élephants Copa Barry qui a offert la victoire à son pays. Avant cela, aucune équipe n’avait pu prendre l’avantage (0-0). Hervé Renard devient le premier entraîneur à remporter la compétition avec deux sélections différentes.

L’Ivoirien Serey Die défie balle au pied le Ghanéen Kwesi Appiah, à Bata le 8 février. © Photo AP

L’Ivoirien Serey Die défie balle au pied le Ghanéen Kwesi Appiah, à Bata le 8 février. © Photo AP

Publié le 9 février 2015 Lecture : 3 minutes.

Longtemps la finale de la CAN 2015 a sombré dans l’ennui. Peu d’occasions, peu de spectacle, peu de tout. Mais ça, c’était avant les tirs au but. Quand après 120 minutes, dont une demi-heure de prolongations, personne n’avait pu se départager dans la nuit tropicale de Bata (0-0), le spectacle est venu de la loterie du football. Et au-delà de désigner le vainqueur, la séance de tirs au but de la finale 2015 a basculé dans la légende. Le Ghana a d’abord mené deux buts à zéro avant de se faire reprendre à 2-2. Tout le monde marquait ensuite, et après 10 frappeurs de chaque côte ce sont les deux gardiens qui sont entrés en scène. Le portier ghanéen Braimah voyait son tir stoppé par Copa Barry. Le gardien ivoirien s’écroulait alors au sol, souffrant ou simulant des crampes – on l’a vu ensuite courir sans problème pour fêter la victoire -, avant de finalement s’élancer pour offrir la victoire à son pays. C’est le deuxième titre de la Côte d’Ivoire, le premier pour la génération dorée ivoirienne qui avait vu Didier Drogba, l’icône, partir à la retraite internationale l’été dernier.

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On s’attendait à du costaud dans la finale de la CAN 2005 entre la Côte d’Ivoire et le Ghana, mais peut-être pas dans ce sens là. Après avoir passé trois buts à chacun de leurs adversaires en quarts et en demi-finale, les Élephants et les Black Stars ont adopté la tactique du hérisson à Bata dimanche soir. Aucune des deux équipes n’a voulu se découvrir et l’envie de ne pas perdre l’a emporté sur la volonté de gagner lors des 90 minutes du temps réglementaire. Ce n’était peut-être pas le plan de bataille des entraîneurs, comme en témoigne les consignes hurlées par Hervé Renard sur le banc ivoirien une bonne partie de la rencontre : "ne reculez pas, ne reculez pas !".

Le poteau d’Atsu

Dans une finale où le ballon circulait principalement au milieu de terrain, les fautes ont été plus nombreuses que les occasions. Quelques rares coups d’éclats ont tout de même éclairé la touffeur de la nuit équato-guinéenne. C’est Max-Alain Gradel, l’attaquant ivoirien, qui le premier faisait passer un frisson dans le camp adverse au quart d’heure de jeu. Décalé par Gervinho à l’entrée de la surface de réparation, il envoyait un boulet de canon juste au dessus de la barre tranversale de Braimah, le gardien ghanéen. Ensuite ? L’attaquant ghanéen Christian Atsu réalisait le geste de la rencontre à la 26e, lui qui avait déjà inscrit un but splendide face à la Guinée en quarts. En pivot, l’attaquant d’Everton (Premier League) se retournait vif comme l’éclair avant d’expédier une frappe enroulée du gauche de 25 mètres qui allait s’écraser sur le poteau de Barry Copa. Le gardien ivoirien qui était déjà de la finale perdue face à la Zambie… d’Hervé Renard en 2012.

Le remake de la finale de 1992

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La deuxième période se révélait être encore plus terne. La fatigue et la chaleur tropicale de Bata pesait de plus en plus sur les organismes, déjà fatigués par trois semaines de compétition. Il manquait toujours un petit quelque chose aux Ivoiriens ou Ghanéens pour faire la différence et inscrire ce but tant fantasmé. Comme à la 90e minute quand Serge Aurier débordait toute la défense des Black Stars, mais Seydou Doumbia était trop court de quelques centimètres pour reprendre l’offrande.Le scénario semblait alors déjà écrit avant le rab des prolongations, où il ne se passait rien de plus. Ce Ghana-Côte d’Ivoire sera finalement le remake à l’identique de la finale de 1992 entre les deux équipes qui déjà s’était joué au tirs au but après un score nul et vierge. Il y a 23 ans le destin avait penché en faveur des Ivoiriens dans cette loterie du football. En 2015, les Dieux du football n’ont pas changé d’avis.

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Par Camille Belsoeur

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