
La première rencontre entre François Hollande et Mohammed VI, le 21 mai 2012 à l'Élysée. © Reuters
Mohammed VI sera reçu par le président français François Hollande ce lundi, au terme d’un an de crise diplomatique entre Paris et Rabat. Le roi du Maroc est attendu à 17h00 au palais de l’Élysée.
Un an que la brouille dure entre la France et le Maroc. L’ancienne « relation d’exception » entre les deux partenaires devrait être symboliquement rétablie ce lundi 9 février, lors de la réception du roi Mohammed VI par François Hollande à Paris.
La France et le Maroc avaient décidé le 31 janvier de tourner la page de près d’un an de tensions, en rétablissant leur coopération judiciaire et anti-jihadiste. Le Maroc avait suspendu cette coopération avec la France fin février 2014, à la suite d’une crise bilatérale inédite provoquée par un dépôt de plaintes en France contre de hauts dignitaires marocains, suivi d’une série d’incidents et d’impairs diplomatiques.
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La tâche Swissleaks
Le 1er février, la remise par la soeur de Mohammed VI, la princesse Lalla Meryem, au cours d’une cérémonie à l’Institut du monde arabe (IMA), à Paris, d’une « distinction royale » à des personnalités religieuses, avait marqué le réchauffement des relations entre les deux pays. Manuel Valls avait à cette occasion salué « l’amitié » entre la France et le Maroc, se réjouissant d’un « lien qui résiste à tout ».
Cette visite intervient alors que le quotidien français Le Monde, en partenariat avec une soixantaine de médias internationaux, a dévoilé les dessous d’un vaste système d’évasion fiscale encouragé par la filiale suisse de la banque britannique HSBC, HSBC Private Bank. Parmi les 100 000 comptes bancaires de ce « Swissleaks » passés au crible, un a particulièrement retenu l’attention des journalistes : celui de « Sa Majesté le roi Mohammed VI », codétenu avec son secrétaire particulier, Mounir El-Majidi, et ouvert le 11 octobre 2006.
7,9 millions d’euros
Daprès Le Monde, entre l’automne 2006 et le 31 mars 2007, soit la période couverte par les listings que le quotidien français a pu consulter, « le montant maximal enregistré sur ce compte était de 7,9 millions d’euros. Or, il est en principe illégal, pour des Marocains résidant au Maroc, de détenir un compte bancaire à l’étranger. »
Ces révélations ont provoqué des remous au Maroc. Si l’existence d’un tel compte à l’étranger ne surprendra personne dans le royaume – pour rappel, la fortune de Mohammed VI est estimée à près de deux milliards d’euros par le magazine Forbes -, personne ne s’était jusque-là risqué à en parler. À Rabat, de nombreuses personnes et médias proches de la monarchie estiment que cette affaire est un acte de sabotage de la réconciliation franco-marocaine. De son côté, Le Monde explique que cette vaste enquête internationale a débuté en septembre 2014, soit de longs mois avant cette visite de Mohammed VI à Paris.
(Avec AFP)