« MTN est heureux d’informer ses actionnaires que le conflit avec le gouvernement fédéral nigérian a été résolu, selon les termes suivants : MTN Nigeria a décidé de payer, sur trois ans, 330 milliards de nairas (l’équivalent au taux officiel de change de 1,671 milliard de dollars) au gouvernement fédéral nigérian », selon un communiqué de l’opérateur télécoms sud-africain.
L’opérateur avait initialement écopé d’une amende record de 5,2 milliards de dollars en octobre (ramenée ensuite à 3,9 milliards de dollars en décembre) infligée par l’Autorité des communications du Nigeria (NCC) pour n’avoir pas respecté, en août 2015, l’ordre de désactiver dans un délai d’une semaine toutes les cartes SIM anonymes.
Avant cette mesure, prise pour notamment faire face à la rébellion islamiste de Boko Haram active au Nigeria, il était possible d’acheter une puce sans présenter de papiers d’identité.
Négociations intenses
En raison du montant de l’amende, MTN avait engagé des négociations avec le régulateur nigérian pour tenter de la revoir à la baisse. Elle a finalement obtenu une réduction de moitié de cette contravention.
MTN a déjà payé en février 2016 la somme de 50 milliards de nairas (250 millions de dollars), laissant un solde de 280 milliards de nairas, qui seront versés sur trois ans, a précisé le groupe implanté dans une vingtaine de pays africains.
En mars dernier, l’agence Reuters avait rapporté qu’un projet d’accord sur un montant de 1,5 milliard de dollars, avait été proposé par MTN aux autorités nigérianes.
Le Nigeria, premier marché de MTN
Le président du groupe sud-africain, Phuthuma Nhleko, a exprimé « ses remerciements et sa gratitude vis-à-vis du gouvernement nigérian pour l’esprit dans lequel le problème a été résolu ». Il s’agit, selon lui, « de la meilleure solution pour la société, ses actionnaires, et le peuple nigérian ». « La relation de MTN avec le gouvernement nigérian et NCC a été rétablie », a-t-il ajouté.
MTN, présent dans 22 pays d’Afrique et du Moyen-Orient, compte près de 63 millions d’abonnés au Nigeria, qui est son premier marché (environ un tiers de son chiffre d’affaires).
En 2015, les revenus du groupe sud-africain ont atteint 147,1 milliards de rands (8,68 milliards d’euros) contre 146,9 milliards (8,67 milliards d’euros) en 2014. En mars, le groupe avait annoncé une chute de plus de 50 % de son bénéfice par action en 2015, en raison notamment d’une provision de 9,28 milliards de rands (550 millions d’euros) pour faire face à l’amende infligée à sa filiale nigériane.