« Les troupes tchadiennes, lourdement équipées, ont commencé à se diriger lundi vers la frontière tchado-nigérienne avec pour ordre de traquer partout les Boko Haram une fois sur place », a expliqué mercredi 8 juin à l’AFP, sous couvert d’anonymat, une source militaire tchadienne.
Les quelque 2 000 soldats ont quitté la région du lac Tchad, frontalier avec le Niger, où ils menaient des opérations contre les islamistes nigérians depuis plusieurs mois. Selon Reuters, ils devraient rejoindre les forces nigériennes à Diffa.
Si les autorités tchadiennes n’ont pas encore confirmé ce mouvement de troupes, une source diplomatique européenne a expliqué à Jeune Afrique que le Tchad intervient à la demande du président nigérien, Mahamadou Issoufou. « C’est une initiative tchadienne en réponse à une demande du Niger », selon cette source. Mahamadou Issoufou s’était rendu mardi à N’Djamena. Un déplacement sous le signe de la coopération face à la menace terroriste.
50 000 déplacés
Vendredi, Boko Haram avait mené une attaque contre la ville de Bosso, située sur les rives du lac Tchad. Cette attaque, qui a entraîné le déplacement de 50 000 personnes selon le Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), est une des plus meurtrières menées par Boko Haram au Niger depuis que ce pays est entré en guerre contre les insurgés en février 2015. Selon les autorités nigériennes, le bilan est de 26 morts côté militaires et de 55 morts du côté de Boko Haram.
En 2015, l’armée tchadienne est déjà intervenue au Cameroun, au Nigeria et au Niger pour contrer l’avancée territoriale de Boko Haram. Son retour en territoire nigérien ne devrait pas se faire dans le cadre de la Force multinationale mixte mais de la coopération bilatérale entre Niamey et N’Djamena.