Politique

Tunisie : avec son 10e congrès, Ennahdha poursuit sa mue

Le parti islamiste tunisien Ennahdha ouvre son 10è congrès aujourd’hui, lors duquel il verra ses ses activités religieuses et politiques officiellement séparées.

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Mis à jour le 22 mai 2016 à 16:10

Rached Ghannouchi © Ons Abid/J.A.

Le congrès d’Ennahdha doit s’ouvrir vendredi en fin d’après-midi à Radès, près de Tunis. Samedi et dimanche, les quelque 1 200 délégués d’Ennahdha poursuivront leurs travaux à Hammamet.

Premier enjeu de la réunion, la réélection de Rached Ghannouchi, 74 ans, devrait relever de la simple formalité. « Il n’y a personne pour succéder à Ghannouchi. La question ne se pose pas encore », relève une source diplomatique européenne.

Un véritable parti politique

Ce grand rendez-vous doit en revanche marquer une étape majeure de l’histoire d’Ennahdha, avec l’officialisation d’une séparation entre ses activités politiques et religieuses.

Cette mue semble épouser l’avis d’une grande partie de la population. Selon un récent sondage réalisé par l’institut tunisien Sigma, en collaboration avec l’Observatoire arabe des religions et des libertés et la Fondation Konrad-Adenauer, près de 73 % des Tunisiens sont favorables à « la séparation entre la religion et la politique ».

Concrètement, relève une source diplomatique européenne à l’AFP, séparer les activités politiques et religieuses revient à « sortir un certain nombre d’associations du giron d’Ennahdha et à ne plus mettre à l’ordre du jour des réunions politiques des questions de société, culturelle ou religieuse ».

Dans un contexte régional tourmenté et après le renversement en 2013 du président islamiste égyptien Mohamed Morsi, « il y a chez Ghannouchi la quasi-obsession de montrer aux partenaires occidentaux qu’Ennahdha, ça n’est pas les Frères musulmans », ajoute cette source.