Huit mois après son lancement, le tramway de la capitale éthiopienne est pris d’assaut, malgré les coupures électriques qui maintiennent à quai les rames flambant neuves.
Moins cher que le taxi mais un peu plus coûteux que les bus, il attire les foules. Depuis son lancement en septembre 2015, les 17 kilomètres du nord au sud ont été doublés par un trajet est-ouest, qui porte le réseau à 34 kilomètres et 39 stations. Pour y arriver, trois ans de construction, 300 tonnes de béton, 6 tunnels, 150 ponts et ouvrages d’art ont été nécessaires. Coût du chantier : 475 millions de dollars qui ont été couverts à 85 % par un prêt de la banque chinoise d’import-export China EximBank.
C’est l’entreprise China Railway Engineering Corporation (CREC) qui a réalisé les infrastructures. Les rames sont elles aussi chinoises. Idem pour une bonne partie des machinistes et des gestionnaires : 290 salariés originaires de l’empire du Milieu sont pour l’heure impliqués dans le management du tramway d’Addis-Abeba.
En réponse, Getachew Bertru, le directeur général de l’Ethiopian Railway Corporation, prône une « stratégie claire : ils s’en vont, et nous reprenons le contrôle », d’où une politique actuelle de recrutement et de formation tous azimuts.
Ainsi par exemple de Samuel Damesa, un étudiant-conducteur de train qui est encore en formation sous la supervision d’un tuteur chinois après 12 premiers mois de cours à l’étranger. Dans quelques mois, il sera seul aux manettes, comme 130 autres conducteurs en cours d’apprentissage. Et qui pourront à terme exercer sur la troisième ligne de 30 kilomètres que le gouvernement éthiopien compte lancer d’ici cinq ans.
Reportage : le tramway-métro d’Addis Abeba par Jeuneafriquetv