Bénin : Patrice Talon reprend en main la filière coton

Depuis son élection à la tête de l’État béninois, le président Patrice Talon a pris plusieurs mesures visant l’industrie du coton. Un secteur dans lequel il a fait fortune et qui fut l’un des facteurs de tensions avec son prédécesseur Thomas Boni Yayi.

Patrice Talon vote le 20 mars 2016. © Valentin Salako/AP/SIPA

Patrice Talon vote le 20 mars 2016. © Valentin Salako/AP/SIPA

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Publié le 5 mai 2016 Lecture : 2 minutes.

Il y a eu trois Conseils des ministres depuis l’investiture de Patrice Talon, le 6 avril, comme président du Bénin. À chaque fois, une mesure visant le secteur cotonnier a été annoncée.

Fin des réquisitions des usines de la Sodeco

Le 11 avril, le gouvernement a d’abord mis fin aux réquisitions des usines d’égrenage de la Société pour le développement du coton (Sodeco), dont Talon est actionnaire majoritaire. Il a également été demandé au directeur général de la Sonapra (Société nationale pour la promotion des produits agricoles) « de régler les redevances de (cette) réquisition ». Une « redevance » estimée à 12 milliards de Francs CFA.

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Six usines, sur les dix que possédait la société, avaient été réquisitionnées le 10 janvier 2014 par le gouvernement de Thomas Boni Yayi alors que l’État tentait d’annuler la cession de 17,5% de ses parts au sein de la Sodeco à Patrice Talon. La Sodeco était entre octobre 2008 et avril 2012 dans une situation de quasi-monopole.

Le retour de l’AIC

L’accord cadre qui déléguait la gestion de la filière au secteur privé via l’Association interprofessionnelle du coton (AIC, structure réunissant les producteurs, les égreneurs et les distributeurs d’intrants) avait été annulé en avril 2012 à la suite d’accusations de malversations. Une plainte avait été déposée « pour fraude » en raison « d’irrégularités constatées au cours de la campagne 2011-2012 ». Rétablie le 28 avril, l’AIC, dont Patrice Talon fut le vice-président, fait ainsi son grand retour.

« Ce cadre de transition était contraire à l’option fondamentale de libéralisation et aux lois de la République. La gestion transitoire a coûté cher au Trésor public et la filière connaît encore des difficultés », a justifié Pascal Irenée Koupaki, ministre d’État, secrétaire général à la présidence, lors d’un point de presse.

Coup de pousse aux cotonculteurs

À deux semaines du début de la campagne cotonnière, le gouvernement a décidé lors du Conseil des ministres du 5 mai « de solder immédiatement l’ardoise de 19,5 milliards de francs dus aux cotonculteurs au titre de la campagne précédente ». Selon les estimations du ministère de l’Agriculture, la production pourrait baisser de 18 % cette année en raison de conditions météorologiques défavorables. En 2015, si les chiffres officiels annonçaient environ  400 000 tonnes, mais selon les chiffres du Comité consultatif international du coton (CCC, basé à Washington), le Bénin n’en a exporté que 168 000 tonnes.

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