« Si vous êtes élu et que les gens ne veulent plus de vous, il faut être humble et l’accepter. Mais le changement doit arriver dans le respect de nos institutions démocratiques », a lancé Jacob Zuma, devant des milliers de supporters rassemblés dans le stade de Giyeni, dans le Limpopo, au nord du pays.
Le chef de l’État sud-africain avait auparavant été accueilli par des applaudissements nourris, lors de son arrivée au stade, au cœur d’une province très favorable à son parti, l’ANC.
« Nous avons travaillé dur pour construire ce pays. Il ne peut pas être détruit par des anarchistes », a insisté Jacob Zuma, faisant référence aux menaces de recours à la violence lancées ce weekend par Julius Malema, l’un de ses opposants
« Les gens sont en colère »
Jacob Zuma, au cœur de plusieurs scandales, reste toutefois sous très forte pression à trois ans de la fin de son second mandat. À Johannesburg, au Cap et à Durban, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées à l’appel d’organisations de la société civile pour réclamer sa démission.
« Cette colère vient d’une combinaison de facteurs (…) Les gens sont en colère car ils se sentent méprisés par le président », a indiqué Ferrial Adam, membre de la coalition de la société civile People’s Assembly qui organisait la manifestation de Johannesburg.
« C’est un mouvement très divers en terme d’âge, de race ou d’origines sociales. Il a le potentiel de grandir », a-t-elle ajouté.
Les élections municipales qui doivent se tenir le 3 août feront figure de test pour le chef de l’État. Si son parti, l’ANC, perd une ou plusieurs grandes métropoles, la question de la suite de son mandat pourrait alors être remise en question, selon des analystes.