Économie

Amadou Hott, l’argentier d’Aliko Dangote

Le banquier sénégalais assistera le multimilliardaire nigérian Aliko Dangote dans le placement d’une partie de sa fortune personnelle. Avec pour objectif d’investir dans des entreprises africaines et même mondiales.

Mis à jour le 11 octobre 2011 à 14:12
Depuis son départ, il y a neuf mois, d’UBA Capital, la banque d’affaires du géant nigérian United Bank for Africa, où il était resté de janvier 2009 à décembre 2010, le Sénégalais Amadou Hott n’était plus sous le feu des projecteurs de la scène financière africaine. Il fait aujourd’hui un retour fracassant avec sa nomination à la tête de Dangote Capital, une structure de conseil et d’investissement créée et détenue majoritairement par le multimilliardaire Aliko Dangote.

« Dangote Capital aura tout d’abord une activité de conseil, permettant notamment d’accompagner Aliko Dangote dans l’investissement de sa fortune personnelle, explique Amadou Hott. Puis, dans un second temps, Dangote Capital jouera très certainement lui-même le rôle d’investisseur. »

La mini-banque d’affaires débute ses opérations avec quatre personnes. Si son siège social sera situé dans un paradis fiscal, elle sera, dans la pratique, dirigée depuis Lagos, où se trouve le cœur de l’empire Dangote, et Dubaï, où Amadou Hott est installé depuis de longues années. Déjà, les équipes s’affairent au Gabon et au Congo, où deux opérations devraient être annoncées sous peu. « L’idée est de choisir des secteurs d’investissement complémentaires aux activités du groupe Dangote, explique-t-il. Cela peut être par exemple dans des mines de calcaire, ce matériau servant à la fabrication du ciment. »

Profil

• 38 ans

• Diplômé de la Sorbonne (Paris) et de l’Université de New York

• A travaillé chez Société générale, BNP Paribas, ABN Amro, Millennium Finance Corporation et UBA Capital

« Family Office »

En montant en puissance, Dangote Capital pourrait peu à peu se transformer en un véritable véhicule d’investissement privé, puissamment doté. Via l’ensemble des filiales du groupe qu’il contrôle, Aliko Dangote perçoit en effet chaque année plusieurs centaines de millions d’euros de dividendes. Amadou Hott le conseillera dans le placement de ces fonds, en Afrique mais aussi à travers le monde, en se fixant comme premier objectif celui de la rentabilité. Une sorte de family office à l’africaine, mieux qualifiée et plus indépendante que les banques commerciales. Ce modèle de gestion de fortune, relativement courant chez les grands patrons occidentaux, est encore plutôt rare parmi les dirigeants africains.