Kinshasa réclamait depuis plusieurs mois le retrait progressif de la Mission de l’Organisation des Nations unies en République démocratique du Congo (Monusco), qui avait été mise en place en 1999, pendant la deuxième guerre, et qui demeure l’opération de maintien de la paix la plus importante au monde.
Dans un document transmis à New York, les autorités congolaises plaidaient pour un « retrait supplémentaire des effectifs militaires » et militaient pour l’abaissement du plafond des troupes autorisées sur son sol (aujourd’hui de 20 000). Ban Ki-moon avait appuyé la volonté de Kinshasa et proposé de réduire de 1700 hommes l’effectif militaire présent au Congo (sur 18 000 hommes).
Le Conseil de sécurité n’aura finalement pas donné gain de cause au gouvernement congolais ni au secrétaire général de l’ONU, en renouvelant le mandat de l’opération, le 30 mars et en ne décidant d’aucune diminution du nombre de soldats. Il a même renforcé sa position politique en exhortant les autorités et les parties prenantes à « garantir un processus électoral libre, équitable, crédible » et la tenue d’élections « en temps voulu, en accord avec la Constitution ». Le message est clair.
Garder des troupes de maintien de la paix dans un contexte tendu
La résolution « recentre et renforce le mandat de la Monusco autour de deux priorités la protection des civils dans le cadre de la lutte contre les groupes armés et le soutien à la tenue d’élections crédibles, pacifiques et démocratiques », a déclaré l’ambassadeur français auprès de l’ONU, François Delattre, selon l’AFP. « Le Conseil a décidé de préserver les effectifs de la force car les défis auxquels doit faire face le pays restent très importants et qu’il est de la responsabilité de la communauté internationale de l’accompagner dans cette période. »
Le climat est tendu au Congo, alors que l’élection présidentielle devrait se tenir avant la fin de l’année pour respecter les délais imposés par la Constitution. L’impréparation du scrutin à quelques mois de l’échéance dans un pays aussi gigantesque rend de plus en plus évident un report de l’élection et l’ouverture d’une période instable.