Politique

Maroc – ONU : Rabat menace de prendre de nouvelles mesures de rétorsion au sujet du Sahara

À l’issue d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU jeudi, le Maroc a annoncé qu’il prendra d’autres mesures de rétorsion dans son conflit ouvert avec le secrétaire général Ban Ki-moon.

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Mis à jour le 17 mars 2016 à 19:47

Salaheddine Mezouar, patron du RNI et ministre des Affaires étrangères et de la coopération. © Hassan Ouazzani / J.A.

Le Maroc ne décolère pas contre l’ONU à propos du Sahara. Après sa décision de réduire sa contribution à la mission des Nations unies dans cette région (Minurso), le royaume a haussé le ton, jeudi 17 mars, menaçant de prendre bientôt de nouvelles mesures de rétorsion.

« Le Maroc a pris des décisions, elles sont irrévocables (…). D’autres décisions sont à l’étude », a déclaré à la presse le ministre marocain des Affaires étrangères Salaheddine Mezouar, juste avant une réunion du Conseil de sécurité à ce sujet.

En décidant de réduire sa contribution à la Minurso, Rabat a également demandé le rapatriement de 84 membres civils de la mission à la suite d’une controverse à propos d’une visite début mars du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon dans un camp de Tindouf

Menaces non dévoilées

À cette occasion, Ban Ki-moon avait fortement irrité Rabat en parlant d’ « occupation » à propos du statut du Sahara occidental.

Le ministre n’a pas précisé les menaces de Rabat mais a souligné que tout cela dépendra du Conseil de sécurité et de ses membres qui devaient tenir des consultations, jeudi après-midi à New York.

« Il s’agira pour les 15 pays membres de tenter de dissiper le malentendu entre l’ONU et le gouvernement marocain à propos du Sahara occidental », a indiqué le président du Conseil.

« Il y a un léger malentendu entre l’ONU et le gouvernement marocain », a confirmé l’ambassadeur angolais, Ismael Gaspar Martins, qui préside le Conseil en mars. Nous devons trouver une forme de rapprochement.

La Minurso sur la sellette

Le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a précisé que les restrictions demandées par le Maroc concernaient 84 membres civils internationaux de la Minurso (dont 81 de l’ONU et 3 dépendant de l’Union africaine), soit l’essentiel du personnel civil expatrié de la Minurso.

Ces coupes, qui concernent le personnel politique à un niveau assez élevé mais aussi des chauffeurs ou techniciens indispensables, constituent « un défi logistique (et elles) rendent quasiment impossible pour la mission de remplir son mandat, obligeant l’ONU à étudier des plans d’urgence », a-t-il ajouté.

Il a accusé le Maroc de mener une action unilatérale en contradiction flagrante avec ses obligations internationales. « Ce à quoi nous assistons est sans précédent », a-t-il affirmé.