« De samedi à lundi, le ministère de la Santé a enregistré 76 cas suspects et dix morts », a déclaré mardi à l’AFP la porte-parole du ministère de la Santé Adelaide de Carvalho, sans donner cependant de bilan global de l’épidémie.
Au 8 mars, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait recensé 250 décès depuis la fin du mois de décembre, alors que des voix s’élèvent pour dénoncer l’état déplorable du système de santé et le manque de financement pour lutter contre la fièvre jaune en Angola. Luanda, la capitale reste l’épicentre de l’épidémie, avec 9 des 10 décès officiellement enregistrés ces derniers jours.
Des chiffres sous-estimés
Les chiffres officiels pourraient même être fortement sous-estimés selon le directeur de l’hôpital pédiatrique de Luanda Mateus Campos, qui parle lui de « 27 enfants morts (dans son établissement) dans la seule journée de lundi ». « Chaque jour, environ 900 patients se présentent à l’hôpital. Et les ressources humaines disponibles ne répondent pas à la forte demande », ajoute le Dr Campos.
Manques de moyens
« Il est plus facile d’acheter des voitures de luxe pour les directeurs que d’acheter de l’équipement hospitalier », a dénoncé pour sa part le docteur Maurilio Luyela, connu pour ses critiques à l’encontre de la politique de santé publique.
« Les médecins angolais qui sortent de l’université n’ont pas accès à la fonction publique parce qu’il n’y a pas d’argent pour les payer », a-t-il dénoncé devant des journalistes.
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La dernière épidémie remonte à 1986
La fièvre jaune est une maladie hémorragique virale qui touche les régions tropicales d’Afrique et d’Amérique amazonienne. Elle peut être combattue par la vaccination ou, à défaut, en se protégeant contre les piqûres de moustiques, car il n’existe pas de traitement spécifique.
La dernière épidémie en Angola remonte à 1986.