Dans un discours télévisé retransmis dimanche 21 février depuis son ranch familial dans l’ouest du pays, le président Yoweri Museveni s’est dit « très content des Ougandais qui ont voté massivement », et a brocardé les dirigeants de l’opposition qui « ne sont pas des dirigeants mais des démagogues, des menteurs, qui parlent, parlent ».
Le chef de l’État, en poste depuis 30 ans, a balayé les critiques concernant la Commission électorale, dont l’impartialité a été mise en cause par les observateurs de l’Union européenne et du Commonwealth, et sur des « irrégularités » dans le scrutin évoquées par les États-Unis. Selon Washington, l’élection n’était « pas du tout en adéquation avec les standards internationaux et les attentes en matière de processus démocratique ».
On peut aussi utiliser la manière forte mais non-létale pour s’occuper des trouble-fêtes
« Je n’ai de leçon à recevoir de personne, a-t-il lancé. Ces Européens ne sont pas sérieux ». Il a écarté les accusations de fraude en affirmant que si elles étaient vraies, il aurait été déclaré vainqueur à Kampala, alors que la capitale est réputée acquise à l’opposition.
« Pourquoi avons-nous accepté de perdre là où nous pouvions frauder ? C’est bidon », a-t-il estimé.
« Nous utiliserons la manière douce et la manière forte pour maintenir la paix en Ouganda, a également lancé Yoweri Museveni. Par manière douce je veux dire parler à la jeunesse, que ces hommes politiques criminels tentent d’utiliser. Mais on peut aussi utiliser la manière forte mais non-létale pour s’occuper des trouble-fêtes ».
Un opposant arrêté trois fois en une semaine
M. Besigye, ancuien ami et médecin personnel de Museveni, a dénoncé une « parodie » d’élection alors que l’autre candidat de l’opposition, Amama Mbabazi, arrivé troisième avec 1,4% des voix, a estimé que « les résultats annoncés ne représentaient pas la volonté du peuple ougandais ».
Le président, qui a fait de son pays un acteur incontournable dans la région, a été félicité par ses homologues kényan Uhuru Kenyatta, burundais Pierre Nkurunziza et somalien Hassan Sheikh Mohamud.