Ce qu’il faut retenir de l’ouverture du procès de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé devant la CPI

La première journée du procès de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé a eu lieu jeudi à La Haye. Quels en sont les principaux enseignements ? Décryptage.

Laurent Gbagbo, jeudi 28 janvier, à La Haye lors du premier jour de son procès. © Peter Dejong/AP/SIPA

Laurent Gbagbo, jeudi 28 janvier, à La Haye lors du premier jour de son procès. © Peter Dejong/AP/SIPA

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Publié le 29 janvier 2016 Lecture : 2 minutes.

Laurent Gbagbo au premier jour de son procès devant la CPI, le 28 janvier 2016, à La Haye. © Peter Dejong/AP/SIPA
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CPI – Côte d’Ivoire : Gbagbo face à ses juges

Le procès de l’ancien président ivoirien s’est ouvert le 28 janvier, à 9h30. Le dossier d’accusation de la procureure sera-t-il assez solide face à une défense prête à en découdre ?

Sommaire

Les premiers mots de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé

L’ancien président ivoirien et l’ex-général de la rue ont prononcé deux phrases chacun. Touts deux ont d’abord confirmé au juge italien Cuno Jako Tarkusser, qui préside le procès, qu’ils comprenaient bien les quatre charges de crimes contre l’humanité retenues contre eux. Ils ont ensuite plaidé « non-coupable ».

Comment se sont-ils comportés ?

Laurent Gbagbo a semblé assez affaibli, il avait la voix hésitante. Il a écouté passivement les différentes interventions, acquiesçant néanmoins lors du discours d’ouverture du juge de la CPI.

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De son côté, Charles Blé Goudé est apparu très concentré. Comme il en a eu l’habitude à chacune de ses audiences, il a pris des notes à de nombreuses reprises. Pendant l’une des interruptions causées par des problèmes techniques, Blé a même plaisanté avec l’un des membres de son équipe de défense.

Première passe d’armes en défense et accusation

Les observations exprimées par la défense de Laurent Gbagbo à l’encontre du travail de la procureure et de la représentante des victimes, puis les réponses des concernés constituent une première indication de l’opposition qui pourrait avoir lieu pendant le procès entre défense et accusation. La défense de Gbagbo a notamment accusé le bureau de la procureure d’avoir « violé le statut de Rome » et d’avoir « procédé à une enquête uniquement à charge ». Celui-ci lui a répondu vivement en estimant que la défense voulait « amener le procès dans l’arène publique ».

Une accusation offensive

Après ce vif échange, le reste de la journée a été consacré aux propos liminaires de Fatou Bensouda et de son équipe. Lors de cette introduction, la magistrate gambienne et son collègue Eric MacDonald se sont montrés très offensifs. « Depuis son élection en 2000, Laurent Gbagbo a tout fait pour rester au pouvoir, a notamment déclaré Bensouda. Il a utilisé les FDS, les mercenaires, des groupes de jeunes mobilisés par Charles Blé Goudé pour attaquer les civils ».

Eric MacDonald, le substitut de la procureure, a effectué la majeur partie de l’argumentaire. Pendant plusieurs heures, il a détaillé les preuves qui, selon l’accusation, montrent que les deux prévenus « ont participé à la création d’un plan commun » visant à maintenir Gbagbo au pouvoir et que sa mise en oeuvre s’est caractérisée par « l’attaque de civils considérés comme des pro-Ouattara ».

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Du côté partisans de Gbagbo et de Blé Goudé, on estime que le magistrat canadien a montré une connaissance limitée de la Côte d’Ivoire, notamment dans sa division du pays entre un Nord musulman et un Sud chrétien.

Des centaines de pro-Gbagbo à La Haye

On les attendait et ils sont venus. Environ 500 pro-Gbagbo ont fait le déplacement à La Haye. Certains ont d’abord manifesté devant l’entrée de la CPI avant d’être déplacés sur le parking de la Cour où un écran géant leur a été mis à disposition.

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