Les Shebab « ont lancé une offensive contre une base militaire à El-Adde », dans la région méridionale de Gedo, frontalière du Kenya et de l’Éthiopie, a déclaré le colonel Idris Ahmed, évoquant « d’intenses combats » et « des pertes ».
« Un kamikaze s’est fait exploser avant que les islamistes ne lancent l’assaut », a-t-il précisé. « Il semble qu’ils aient pénétré dans la base, où étaient stationnés des troupes somaliennes et kényanes », a-t-il encore ajouté. Une information reprise sur le compte Twitter de l’Amisom : « Nous confirmons une attaque contre nos troupes à El-Adde ».
AMISOM can confirm that there was an attack on our troops in El-Adde. More to follow with factual details. #Somalia
— AMISOM (@amisomsomalia) January 15, 2016
Bilan encore inconnu
Les Shebab ont affirmé avoir tué 63 soldats kényans et pris le contrôle de la position, un bilan impossible à vérifier de manière indépendante. « Les moudjahidines ont mené une opération réussie ce matin sur une base militaire d’El-Adde et ont tué beaucoup de soldats chrétiens du Kenya », a affirmé un de leurs porte-parole Cheikh Abdulaziz Abu Musab.
À l’image des précédentes attaques, l’Amisom n’a pour l’heure fourni aucun bilan. Le porte-parole de l’armée kényane, le colonel David Obonyo, a de son côté affirmé que l’installation attaquée vers 1h GMT était un camp de l’Armée nationale somalienne (SNA) proche de celui des troupes kényanes de l’Amisom.
« Le camp de la SNA a été envahi et les troupes kényanes ont contre-attaqué pour soutenir la SNA. Les combats se poursuivent (…) et le bilan des pertes de chaque côté est inconnu », a-t-il indiqué dans un communiqué publié vers 7h30 GMT.
« De nombreux cadavres »
Selon Hussein Adam, un chef traditionnel d’un village proche, il y a eu une forte explosion, suivi instantanément par des échanges de tirs. Cela a continué avec intensité durant environ 45 minutes avant que les combattants shebab ne s’emparent du camp des soldats kényans. « Nous ne savons pas quels sont les pertes mais les gens qui se sont rendus sur place ont vu de nombreux cadavres », a-t-il déclaré.
C’est la troisième attaque d’ampleur menée contre une base de l’Amisom dans le sud somalien depuis six mois. Les shebab avaient attaqué fin juin une base burundaise à Lego, puis un camp ougandais à Janale.
La force africaine avait reconnu des pertes dans ses rangs, sans donner de bilan précis. À chaque fois, les Shebab avaient affirmé avoir tué une cinquantaine de soldats.