Économie

Début d’année difficile pour le rand sud-africain à son plus bas niveau historique

Le rand sud-africain a atteint son niveau historique le plus bas ce lundi, victime des faibles perspectives économiques de la première économie industrialisée du continent noir, et des inquiétudes sur la morosité de l’économie chinoise.

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Mis à jour le 11 janvier 2016 à 16:05

Billets de 100 rands sud-africains. © Siphiwe Sibeko/Reuters

Le rand a plongé de -9 % lundi matin, sa chute la plus importante depuis octobre 2008, pour atteindre 1 dollar contre 17,91 rands, avant de se ressaisir partiellement.

L’an dernier, la monnaie sud-africaine a perdu -25% par rapport au dollar, notamment à cause de la baisse des cours des matières premières. Elle a aussi été ébranlée en décembre par la décision du président Jacob Zuma de limoger son ministre des Finances. Devant la panique des marchés, le chef de l’État avait finalement renvoyé quatre jours plus tard le nouveau ministre, inexpérimenté.

Confiance au plus bas

Selon une enquête publiée la semaine dernière par la Chambre sud-africaine du commerce et d’industrie, la confiance des patrons est à son plus bas dans le pays depuis 1994, année de l’arrivée au pouvoir de Nelson Mandela.

La Banque centrale sud-africaine doit se réunir ce mois-ci et pourrait décider d’une augmentation des taux d’intérêt.

« Une monnaie plus faible implique en général une hausse de l’inflation », rappelle Carmen Nel, une économiste à Rand Merchant Bank. « On ne peut pas exclure le risque d’une augmentation des taux d’intérêt jusqu’à 50 points de base en janvier », a-t-elle ajouté à l’agence Bloomberg.

En novembre, la Banque centrale avait relevé son taux de référence d’un quart de point pour contrer la pression inflationniste.

L’Afrique du Sud connaît une situation économique morose avec une croissance faible et un taux de chômage supérieur à 25%. Début décembre, l’agence de notation Fitch avait abaissé d’un cran la note de l’Afrique du Sud à BBB-, un échelon seulement au-dessus des catégories spéculatives.