Sous le coup d’une amende au Nigeria et ralenti par la faible croissance de l’économie sud-africaine dans son ensemble, le groupe télécoms MTN voit la note que lui décerne l’agence financière Fitch dégradée.
La note qui lui est décernée passe de « BBB » à « BBB- » (un cran au-dessus du niveau spéculatif), indique Fitch le 10 décembre, une semaine après avoir sanctionné la décélération de l’économie sud-africaine.
La contre-performance de l’économie sud-africaine, l’un des deux principaux marchés de MTN « met en évidence un risque opérationnel grandissant pour l’entreprise », écrit Fitch. Autre source de pression sur les performances de l’entreprise, le Nigeria, premier marché en Afrique, où le groupe doit s’acquitter, avant le 31 décembre 2015, de la bagatelle de 3,9 milliards de dollars – une amende imposée par le régulateur nigérian des télécoms .
« Même si le management de l’entreprise a fait savoir que toute amende de la Nigerian Communications Commission (NCC) sera imputée à la seule filiale nigériane, toute réduction de la profitabilité de cette branche, étant donnée son poids, aura des conséquences sur l’ensemble des performances du groupe », écrit l’agence américaine le 10 décembre. MTN réalise un gros tiers de son chiffre d’affaires au Nigeria.
Croissance à un chiffre
Si Fitch assortit cette rétrogradation d’une perspective « stable », l’agence identifie d’autres variables qui l’amèneraient à revoir encore à la baisse la confiance qu’elle accorde au géant des télécoms.
Notamment : l’exposition de l’entreprise à la politique monétaire nigériane, qui fait du dollar la monnaie-étalon du naira et limite ainsi sa liquidité vis-à-vis d’autres devises, notamment le rand sud-africain. Ou encore un volume d’activité et un Ebitda qui ne dépasseront pas la croissance à un chiffre sur l’intégralité de la période 2014-2018, selon les estimations de l’agence de notation financière.
MTN est leader de la téléphonie mobile au Nigeria, avec plus de 62 millions d’abonnés. L’opérateur, actif dans une vingtaine de pays d’Afrique et du Moyen-Orient, comptait 233 millions d’abonnés fin septembre.
Son chiffre d’affaires au premier semestre 2015 – 5,07 milliards d’euros (69,21 milliards de rands) – était en recul de -4,9 % par rapport à la même période l’an passé.