Société

Trafic d’enfants : pourquoi la plupart des jeunes footballeurs africains échouent en Europe

Au terme d’une conférence organisée lundi et mardi à Dakar, l’association Foot Solidaire a indiqué que la grande majorité des jeunes footballeurs africains qui tentent leur chance en Europe ne parviennent pas à devenir professionnels, avec un taux d’échec de l’ordre de 70 %, et sont la proie de « trafiquants d’enfants ».

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Mis à jour le 9 décembre 2015 à 10:34

Des enfants jouent au football le 7 décembre 2015 à Dakar. © Seyllou/AFP

Halte au trafic d’enfants dans le football ! Durant deux jours, du 7 au 8 décembre à Dakar, une conférence organisée par l’Association Foot Solidaire a dénoncé ce fléau dont sont victimes les aspirants footballeurs sur le continent.

La grande majorité des jeunes footballeurs africains qui tentent leur chance en Europe échouent à devenir professionnels, avec un taux d’échec de l’ordre de 70 %, et sont la proie de « trafiquants d’enfants », a affirmé Jean-Claude Mbvoumin, président de l’Association Foot Solidaire.

« Le taux d’échec [des joueurs africains mineurs, NDLR] est plus important que chez les joueurs européens en raison de facteurs culturels », a-t-il expliqué.

« L’échec des joueurs africains est très élevé. Les enfants sont livrés à eux-mêmes : 70 % des enfants, on ne sait pas ce qu’ils deviennent« , a ajouté l’ancien international camerounais, qui suit cette question depuis le début des années 2000, citant également des causes liées à « l’isolement et au froid ».

Les enfants sont livrés à eux-mêmes

« Les trafiquants d’enfants ont beaucoup d’idées. Il faut qu’on arrive à un accompagnement du jeune footballeur en faisant en sorte que la masse des pratiquants aient une protection minimale. Que les parents comprennent qu’il y a un chemin légal pour devenir footballeur professionnel », a-t-il ajouté.

Selon des statistiques fournies par les organisateurs de la conférence « Ensemble pour la protection des jeunes joueurs de football en Afrique », 15 000 joueurs mineurs quittent chaque année dix pays d’Afrique de l’Ouest tandis que 1 500 000 s’entraînent dans des structures de formation avec pour objectif d’émigrer.