« Le conseil des ministres a adopté un projet de décret instituant l’état d’urgence dans la région du lac Tchad », a annoncé le gouvernement dans un communiqué lu à la radio nationale, à l’issue d’un conseil des ministres extraordinaire, lundi 9 novembre.
Deux personnes avaient été tuées et 14 blessées dimanche matin dans la localité tchadienne de Ngouboua, sur les rives du lac, lorsque deux femmes kamikazes se sont faites exploser.
Perquisitions autorisées
La déclaration de l’état d’urgence donne notamment le pouvoir au gouverneur de la région « d’interdire la circulation des personnes et des véhicules dans les lieux et les horaires qu’il aura fixés, d’ordonner la perquisition des domiciles de jour et de nuit sous l’autorité du Procureur de la République et de récupérer des armes », précise le communiqué.
En déplacement à Dakar, le ministre tchadien des Affaires étrangères, Moussa Faki Mahamat, a demandé lundi un plus fort engagement financier du continent africain dans la lutte contre le jihadisme.
La question des moyens financiers
« L’engagement coûte très cher (..) Nous sommes convaincus de la nécessité d’intervenir mais cela implique des moyens financiers, matériels conséquents », a-t-il dit au Forum international de Dakar sur la sécurité en Afrique.
« En plus des engagements pris par l’État lui-même, il faut que l’engagement soit régional, continental avant d’être international », a poursuivi M. Faki. « Il faut un soutien conséquent. Les promesses, les annonces n’aident pas », a-t-il insisté, en pointant du doigt l’Union Africaine.
« L’armée tchadienne a déployé 2 500 soldats (…) sur plus de 3000 km pour atteindre Menaka, Tessalit, Kidal », au nord du Mali, lors de l’opération visant à déloger les jihadistes de ce pays, a-t-il rappelé. « Dans l’immensité du désert (..) une Toyota 4×4 fait 1 000 kilomètres par jour (…) le président Déby a l’habitude de dire que la Toyota c’est pas une voiture seulement, c’est une arme », a-t-il dit.