Maroc : 5 chiffres pour saisir l’immensité de la centrale solaire Noor de Ouarzazate

Le Maroc investit son désert et met le cap sur une énergie presque inépuisable et surtout renouvelable : le solaire. La première partie de la centrale Noor, baptisée Noor-1, doit être inaugurée ce jeudi par Mohammed VI, quelques mois avant que le Maroc n’accueille en décembre la COP 22.

Le chantier de Noor I à proximité de Ouarzazate le 24 avril 2015.

Le chantier de Noor I à proximité de Ouarzazate le 24 avril 2015.

Publié le 4 février 2016 Lecture : 2 minutes.

Le projet qui doit être inauguré ce jeudi 4 février par le roi Mohammed VI en présence de nombreuses personnalités du monde entier, est pharaonique. Il sera bientôt complété par trois autres champs solaires : Noor-2, Noor-3 et Noor-4. À terme, la centrale solaire de Ouarzazate devrait ainsi devenir la plus grande au monde. Illustration en 5 chiffres d’un projet à l’ampleur inédite.

3 437 terrains de football, la superficie de Rabat

À quelques encablures de Ouarzazate, le projet s’étend à perte de vue : la première phase opérationnelle du site, Noor 1, s’étale sur plus de 400 hectares. Mais à terme, c’est-à-dire lorsque les trois autres parties du projet seront terminés, la centrale devrait s’étendre sur 3 093 hectares. Soit une superficie de 3 437 terrains de football, ou bien encore celle de la ville de Rabat. Ce qui devrait en faire, à l’heure actuelle, la plus grande centrale solaire au monde.

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Un million de foyers éclairés par Noor

Noor-1 aura une capacité de production de 160 mégawatts. Il s’agit de la plus « grande capacité jamais développée dans le monde », explique l’Agence marocaine de l’énergie solaire, Masen. Au total, cette plantation de capteurs solaires comprendra plus de 20 000 collecteurs, qui suivront le mouvement du soleil tout au long de la journée. L’énergie produite sera ensuite stockée pendant trois heures, permettant ainsi d’alimenter les Marocains en électricité, y compris lorsque le soleil sera couché.

À terme, lorsque le projet sera complété par deux autres centrales et sa ferme photovoltaïque, Noor devrait être en capacité de produire 580 Mégawatts. De quoi fournir en électricité un million de foyers, estime Masen.

Objectif : 52 % des besoins énergétiques du pays d’ici 2030

Le parc solaire de Ouarzazate est la vitrine d’un ambitieux projet destiné à faire en sorte que 52 % des besoins énergétiques du royaume proviennent des énergies renouvelables à l’horizon 2030.

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Un objectif très attendu, tant la facture énergétique pèse lourd sur les finances du royaume. « Le Maroc importe actuellement 94% de son énergie sous la forme d’énergie fossile », rappelle ainsi la ministre de l’écologie, Hakima el-Haite, contactée par Jeune Afrique. « Il est clair que Noor participera activement à réduire la dépendance énergétique extérieure du Maroc et par conséquent aura des impacts positifs sur la facture énergétique du pays », poursuit encore la ministre, chargée de verdir la politique marocaine.

240 000 tonnes de CO2 évitées chaque année

Noor-1 permettra d’éviter le rejet de 240 000 tonnes de CO2 par an, selon la Banque africaine de développement. Soit 6 millions de tonnes de CO2 évitées en 25 ans d’exploitation, précise l’organisation panafricaine. Et lorsque Noor-2 et Noor-3 entreront en fonction, ce seront au total 19 millions de tonnes de CO2 évitées en 25 ans, précise encore la BAD.

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Un objectif qui devrait également permettre au Maroc de respecter les promesses faîtes à Paris lors de la COP 21, à savoir réduire de 32 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030.

Un coût de 9 milliards de dollars

Au total, le budget d’investissement pour la centrale solaire de Noor devrait être de 9 milliards de dollars. Une somme répartie entre plusieurs investisseurs, dont la Banque africaine de développement, la Banque mondiale, la Banque européenne d’investissement et plusieurs partenaires privés. « Actuellement environ 800 millions d’euros ont été investis dans les projets en cours », explique la ministre de l’Environnement.

Pour que la facture ne se répercute pas sur les consommateurs, les autorités marocaines appliqueront des subventions dont les montants n’ont pas été rendus publiques, rapporte le quotidien britannique The Guardian.

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