Au moins 85 personnes ont été tuées dans les attentats perpétrés par le groupe islamiste Boko Haram dimanche 20 septembre à Maiduguri, ont annoncé lundi des habitants, contestant un précédent bilan de 54 morts donné par la police.
« Je peux vous assurer que pas moins de 85 personnes ont péri », a déclaré un habitant, Sabo Ahmed. « Les chiffres donnés par la police correspondent seulement aux victimes transportées à l’hôpital ».
54 morts, « le chiffre officiel »
Le porte-parole de la police de l’État de Borno, Victor Isuku, avait auparavant fait état de 54 morts et 90 blessés. Un bilan très contesté, y compris au sein des autorités nigérianes. « Oui, le nombre de morts devrait être plus élevé que ce qui vous a été dit mais [54] est le chiffre officiel », a affirmé une source sécuritaire, sous couvert de l’anonymat.
« Il y a eu trois explosions d’engins artisanaux improvisés dans les quartiers de Gomari et d’Ajilari à Maiduguri » à 18h21 GMT dimanche 20 septembre, a déclaré dans un communiqué le porte-parole de l’armée, Sani Usman, avant d’imputer ces violences à Boko Haram.
L’armée mobilisée
« Nous avons entendu la première déflagration […] peu après notre entrée dans la mosquée pour les dernières prières de la journée », a raconté un habitant du quartier de Bulunkutu. Une autre explosion a ensuite eu lieu dans le quartier de Binta Sugar, selon lui. Suivie, quelques minutes plus tard, d’une troisième déflagration. « Il y a eu une grosse boule de feu après la deuxième explosion », a quant à lui témoigné Ndahi Mache, un autre habitant de Maiduguri.
Le porte-parole de l’armée a confirmé que les forces de sécurité avaient été déployées sur place et a ajouté que « l’armée était déterminée à vaincre les terroristes de Boko Haram dans les plus brefs délais ».
Les attentats-suicides se multiplient
Depuis l’investiture, le 29 mai, du président Muhammadu Buhari, une nouvelle vague de violences frappe le nord-est du Nigeria, peuplé en majorité de musulmans. Et Maiduguri, où est né Boko Haram, en est l’épicentre.
Une force régionale – la Force d’intervention conjointe multinationale (MNJTF) – constituée de quelque 8 700 soldats du Nigeria, du Tchad, du Cameroun, du Niger et du Bénin, est en cours de déploiement pour arrêter la progression du groupe islamiste, qui a déjà provoqué a mort de 15 000 personnes et contraint deux millions de Nigerians à fuir leurs foyers depuis le début de leur combat en 2009.