« C’est une banalisation du crime d’État », a réagi à la sortie de l’audience Me Richard Bondo, coordonnateur du collectif des avocats des parties civiles, qui a dénoncé un arrêt incompréhensible, innommable. « Nous allons nous pourvoir en cassation », a-t-il ajouté. Dans son verdict, la Haute Cour militaire de la République démocratique du Congo a condamné à 15 ans de réclusion criminelle le colonel Daniel Mukalay et a acquitté le capitaine Michel Mwila.
Pourtant, tous les deux avaient été condamnés à mort en première instance en 2011 avant que le procès en appel ne soit suspendu pendant deux ans. Par ailleurs, le tribunal a confirmé l’acquittement de trois autres accusés.
Fondateur de l’ONG la Voix des sans-voix pour les droits de l’homme (VSV), devenu au fil des ans très critique vis-à-vis du président Joseph Kabila, Chebeya a été retrouvé mort dans sa voiture le 2 juin 2010 en périphérie de Kinshasa. La veille au soir, il avait été convoqué par le chef de la police, le général John Numbi et s’était rendu au siège de la police pour le rencontrer. Son chauffeur, Fidèle Bazana, a quant à lui disparu après l’avoir déposé à ce rendez-vous et la justice avait conclu en première instance à un assassinat.
Jeudi 17 septembre, la Haute Cour a maintenu la qualification d’assassinats pour ce double meurtre mais a trouvé des circonstances atténuantes au colonel Mukalay et a demandé la libération immédiate du capitaine Mwila. Les trois autres accusés qui comparaissaient librement, ont été acquittés.