« J’ai tout enduré à cause du rêve que j’avais. Mais maintenant le rêve est mort et j’ai choisi d’arrêter », a expliqué Nhial Bol au quotidien Sudan Tribune. « C’est un choix difficile, mais il fallait le faire pour des raisons de sécurité. »
Respecté pour son indépendance, le journaliste avait été arrêté et emprisonné à de multiples reprises au Soudan, avant l’indépendance. Puis, il a été un des premiers et des plus fervents supporters de l’indépendance du Soudan du Sud en 2011. Avant même le référendum, il avait importé une rotative pour imprimer ses premières éditions et contourner la censure.
Le président menace
Par la suite, il s’était montré très critique vis-à-vis du nouvel État et des protagonistes de la guerre civile, le président Salva Kiir et son ancien numéro deux, Riek Machar. Le quotidien The Citizen et la chaîne de télévision du même nom, dont Nhial Bol était l’éditeur, ont tous deux été fermés par les forces de l’ordre sud-soudanaises début août.
Quelques semaines avant que Nhial Bol ne prenne la décision d’abandonner le journalisme pour se protéger, le journaliste d’investigation du quotidien New Nation, Peter Moi a été abattu par balle par des inconnus, le 19 août à Juba. En une année, sept journalistes ont été tués dans le pays et Salva Kiir avait même déclaré en août qu’il irait jusqu’à tuer les journalistes qui travaillant contre le pays.