C’est une décision attendue que vient de rendre la Cour suprême du Sénégal en rejetant l’ensemble des moyens de cassation déposés par Karim Wade, Ibrahim Aboukhalil (alias Bibo Bourgi), Pape Mamadou Pouye et Alioune Samba Diassé.
Les condamnations prononcées le 23 mars par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI), dont les jugements ne sont pas susceptibles d’appel, deviennent donc définitives et exécutoires.
Outre des peines de prison allant de 5 ans (pour Bibo Bourgi, Diassé et Pouye) à 6 ans de prison (pour Karim Wade), les quatre hommes sont également condamnés à payer de lourdes amendes et à la confiscation de l’ensemble de leurs biens.
« C’est une parodie de justice ! Cette procédure est soumise à des impératifs politiques et non judiciaires », s’indigne Corinne Dreyfus-Schmidt, l’une des avocates d’Ibrahim Aboukhalil. De leur côté, les avocats de Karim Wade, incarcéré depuis avril 2013, dénoncent dans un communiqué « l’instrumentalisation de la justice sénégalaise à des fins politiques ».
Des questions en suspens
La question est désormais de savoir comment la justice sénégalaise entend mettre à exécution les différents volets du jugement de la CREI. Bibo Bourgi et Alioune Samba Diassé souffrent en effet de problèmes de santé, ce qui leur avait valu, durant l’instruction, une remise en liberté sous contrôle judiciaire.
Autre question : comment les accusés pourront-ils verser des amendes allant jusqu’à 210 millions d’euros alors que, dans le même temps, tous leurs biens sont confisqués ? Par ailleurs, deux instances d’arbitrage internationales (au niveau de la Banque mondiale et de l’OHADA) sont actuellement saisies par Ibrahim Aboukhalil et son frère Karim pour contester la mise sous administration provisoire des différentes sociétés dont ils sont actionnaires.