La croissance économique de la Tunisie pourrait ralentir à 1 % en 2015, contre 2,3 % en 2014, avec un déficit public stable à 5 % du PIB a déclaré à Reuters Slim Chaker, le ministre tunisien des Finances, a rapporté l’agence de presse le vendredi 10 juillet. Si cette prédiction se réalisait, ce serait la plus faible performance de l’économie tunisienne en 25 ans – à l’exception de 2011, année du Printemps arabe, durant laquelle le PIB du pays a chuté à -1 % selon la Banque mondiale.
Cette révision à la baisse des perspectives économiques du pays – le FMI pariait au début de l’année sur une croissance de 3 % en 2015 – est une conséquence directe de l’attentat perpétré fin juin contre des touristes à Sousse, durant lequel 38 personnes ont perdu la vie.
Suite à cette attaque – la deuxième dirigée contre des touristes en trois mois -, le Royaume-Uni, la Belgique, l’Irlande et le Danemark ont appelé leurs ressortissants à éviter la Tunisie. Les annulations de voyages et les départs de touristes se comptaient en milliers au début du mois.
Industrie
Autant d’éléments qui font craindre que la saison touristique 2015 soit désastreuse. Or l’industrie touristique a représenté 7 % du PIB de la Tunisie, 12 % de l’emploi et 9 % des entrées de devises (2,1 milliards de dollars) en 2014, selon l’agence de notation Standard & Poor’s qui a abaissé de 90 points de base sa prévision de croissance du PIB de la Tunisie en 2015 à 1,9 %.
La prédiction de Slim Chaker est encore plus conservatrice et pessimiste que celle de S&P. Dans l’entretien accordé à Reuters, le ministre tunisien a pointé notamment les difficultés du secteur des phosphates, perturbé depuis plusieurs mois par des grèves et des protestations.