La candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat a provoqué une contestation majeure au Burundi. Élu une première fois en 2005 par le Parlement, dans le cadre d’un mécanisme de sortie de la guerre civile initié par les accords d’Arusha (2000), Pierre Nkurunziza l’a été une deuxième fois au suffrage universel en 2010. Les opposants jugent cet éventuel troisième mandat anti-constitutionnel et contraire aux accords d’Arusha. Les partisans de Pierre Nkurunziza estiment pour leur part que la démarche est parfaitement légale. La Cour constitutionnelle, jugée inféodée au pouvoir par les anti-troisième mandat, leur a d’ailleurs donné raison.
A Bujumbura, capitale et cœur de la contestation, de nombreux affrontements ont eu lieu avec la police qui n’a pas hésité à faire usage d’armes à feu. Au moins 70 personnes ont été tuées et environ 500 blessées dans les violences, selon le dernier bilan de l’Association pour la protection des droits humains et des personnes détenues (Aprodh).