
Le porte-conteneurs Nuba, entré en service en 2008 entre l'Afrique de l'Ouest et l'Europe. © Safmarine
Absorbée par Maersk en octobre 2011, la compagnie Safmarine a conservé sa marque, mais aussi son indépendance stratégique et commerciale.
Déjà liée depuis 1999 au groupe danois AP Moller-Maersk (APMM), la compagnie maritime Safmarine (née de la fusion de deux sociétés belge et sud-africaine) a fini par être entièrement absorbée par le premier armateur mondial en octobre 2011. Dans les faits, pourtant, rien ne semble avoir vraiment changé, et les fameux navires à coque blanche qui sillonnent les côtes africaines depuis 1946 assurent toujours le service dans près d’une cinquantaine de ports du continent.
Grâce aux capacités financières du groupe, la filiale modernise sa flotte, avec 27 nouvelles unités.
« L’intégration de Safmarine dans Maersk répondait surtout à des impératifs économiques, rendus plus évidents encore par le contexte de crise financière », explique Grant Daly, PDG de la filiale d’APMM depuis février dernier. Les services généraux ont fusionné, mais en plus de sa marque distincte, Safmarine garde son indépendance stratégique et commerciale, au nom d’un savoir-faire qui lui permet d’être encore aujourd’hui l’un des principaux opérateurs maritimes à desservir l’Afrique. Acheté par APMM après une tentative infructueuse du danois de s’installer sur le marché sud-africain, Safmarine peut se féliciter d’une opération qui lui aura permis de grandir. En douze ans, les volumes transportés par l’armateur sont passés de quelque 400 000 EVP (équivalent vingt pieds, unité de mesure du trafic conteneurisé), « à près de 2 millions en 2011 », selon Grant Daly, qui souligne également « l’accès aux capacités financières du groupe ».
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Safmarine en a profité pour lancer un important programme de modernisation de sa flotte, qui a réceptionné 27 nouvelles unités depuis 2004 pour un coût supérieur à 770 millions d’euros. Trois nouveaux porte-conteneurs de la catégorie Wafmax, d’une capacité de 4 500 EVP, doivent entrer en service cette année pour relier l’Asie aux ports d’Afrique de l’Ouest.
Le continent représente près de 60 % de l’activité de la filiale (la moitié de cette part étant réalisée en Afrique du Sud). En s’appuyant sur les marchés émergents (Inde et Moyen-Orient), et malgré la crise générale du secteur, Safmarine a enregistré une hausse de 8 % de ses activités l’an dernier.
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